À mes yeux mon travail est ma raison de vivre. J’ai des responsabilités de résidents, Certains d’entrent nous s’investissons dans des essais cliniques. La recherche peut prendre beaucoup de temps mais nous devons y croire. Un jour grâce à ces recherches nous pourront peut-être contribuer à venir en aide à certains patients dont aujourd’hui on dit qu’il n’y a plus aucun espoir. L’espoir nous permet d’avancer, d’y croire, de rendre le sourire à certaines personnes. L’espoir est comme un paradis sur terre. Une lueur qui chaque matin nous permet d’avancer, une raison de se battre. Pourquoi je veux croire en l’espoir? Peut être depuis le jour où j’ai perdu ma mère encore plus à cause de la maladie d’Alzeihmer il y a quatre ans. Il est peut être temps d’aller de l’avant comme par exemple avec cet homme Ceylan, bien que je ne l’aie jamais vu cela fait deux ans que je corresponds avec lui via mail et téléphone bien qu’au départ c’est grâce à Cris qui a voulut m’obliger à sortir le nez du travail. Bien que ça soit compliqué j’arriverai peut être à faire à nouveau confiance aux hommes. Seul le temps le dira. En attendant mon amie n‘a rien trouvé de mieux que de faire venir Ceylan qui doit arriver sur le palier de ma porte par ses propres moyens. Je lui en veux mais au fond de moi je lui en ai reconnaissante. Oui! deux sentiments qui s'opposent je dois le reconnaître. Je ne suis pas une grande cuisinière. Je ne sais pas ce que veut dire le mot fée du logis. Quand Cris vient à la maison elle n’hésite pas à me le faire remarquer. Il est 23 heures 30 quand je rentre enfin chez moi. Ceylan doit arriver dans quelques heures. Il faut que je fasse quelques choses pour lui à manger ou tout au moins essayer. Après avoir cherché sur Internet plusieurs recettes je me suis mise au fourneaux. Je ressemble plus à un éléphant dans une maison en porcelaine qu’à autre chose. Après avoir raté les pates je pensais que mon gâteau pourrait être mangeable. C’était jusqu’au moment où une épaisse fumée noir s’échappa du four. En me précipitant pour sortir le plat j’eus la bonne idée de le mettre sous l’eau froide. Grossière erreur qui me valu de me brûler la main gauche et de re-décorer ma tapisserie en noir par endroit. C’est en pestant que je suis allez chercher la trousse à pharmacie pour me rafistoler que je me suis entendue bougonner

« C’est pas vrai je suis un cas vraiment désespéré. »

Après avoir recouvert ma main de tulle gras et de compresses j’ai opté pour commander une pizza. Mes yeux se sont rivés vers la pendule il est 02 heures 30 du matin. Dans ma cuisine de la fumée est bien présente. Je dois la faire sortir avant que l’alarme incendie ne se déclenche. Il ne manquerais plus que ça. Avant d’aller m’allonger dans le canapé j’ai pris soins d’ouvrir les fenêtres pour évacuer la fumée en espérant que mes voisins ne vont pas prendre peur et appeler les pompiers. Encore heureux que Ceylan n’arrive que dans quelques heures. Tout au moins c’est ce que je crois mais parfois les transports comme les avions on de l’avance.

L’espoir fait vivre les gens. Tous autant qu’ils sont usent de l’espoir pour lutter contre la difficulté de vivre. Ceylan s’aide de l’espoir pour continuer à vivre, il a perdu sa femme, Luce lorsqu’elle a donné naissance à leur fils, Bartholomé qu’il aime plus que tout parce qu’il n’a plus que lui. Cependant, il y a quelques temps, il a rencontré quelqu’un sur internet, il y a deux ans exactement, Ceylan a rencontré une jeune femme du nom d’Eléa, il s’est tout de suite bien entendu avec et il a appris à la connaitre en discutant avec elle, sur le net, mais aussi par téléphone. Cette femme fait désormais partit de son quotidien. Il faut qu’il entende sa voix tous les jours, qu’il ait de ses nouvelles, son fils se demande s’il n’est pas accroc à cette jeune femme et il serait heureux que ce soit ça. Il ne veut que le bonheur de son père.

Ceylan se sent bien en ce moment, malgré ses quelques soucis de santé à cause de la mort de sa femme, il va bien, il va mieux depuis un moment, depuis Eléa à vrai dire. Il ne s’en rend pas vraiment compte, mais c’est ce qu’il se passe. Il a moins de mauvais moments & il s’enferme moi dans lui-même pour ne pas affronter certaines choses. Il faut d’une manière ou d’une autre qu’il remercie la jeune femme comme il se doit c’est pourquoi il veut la rencontrer et c’est ce qui va se passer aujourd’hui. Il va chez elle, avec son fils. Elle a une grande maison grâce à sa mère, elle peut les héberger tous les deux afin qu’ils puissent s’installer dans un nouveau cocon. Ceylan a même un poste de chef de la neurochirurgie s’il reste là-haut, on lui offre malgré ses quelques soucis de santé. Il est très content de cela, il va pouvoir s’installer comme il le veut.

Il va donner une belle vie à son fils, c’est tout ce qu’il désire, du moment que celui-ci est heureux, il l’est aussi. De plus, il ne supporte pas voir que son entourage va mal, sinon, ça l’enfonce encore plus. Là, il est dans l’avion de Londres vers Athènes. Ensuite, il doit prendre un taxi pour le mener jusqu’à Larissa avec toutes ses affaires & surtout son fils qui ne fait que dormir pour le moment. C’est vers 2 heures du matin que l’avion se pose dans la capitale athénienne, Ceylan porte son fils dans ses bras et ses affaires dans le dos, il a un peu de mal à tout porter, mais il le fait, il a tellement hâte de rencontrer cette jeune femme. Il ne la connait pas de vue, il s’attend à une surprise. Bartholomé lui a dit qu’elle allait lui plaire, alors il a hâte parce qu’il fait énormément confiance à son fils.

Il s’engouffre dans le taxi et laisse le chauffeur le mener jusqu’à l’adresse qu’Eléa lui a fourni une journée plutôt par email. La route semble plutôt longue, Ceylan somnole doucement dans la voiture alors que son fils dort toujours comme un loir et quelques heures plus tard, ils arrivent enfin à Larissa. Il reprend ses affaires dans le dos et s’approche de la maison. Il marque une pause alors que son fils grogne dans ses bras, manifestement, la position adoptée ne lui plait pas trop. Bref, il s’avance doucement vers la porte, une boule au ventre. Il est très tôt dans la matinée, il sait qu’elle est debout, amis il se sent bizarre de débarquer comme ça avec son fils dans ses bras. Il appuie sur la sonnette et attend sagement, il jette un coup d’œil sur son fils qui dort encore et toujours. Il va falloir le mettre dans un lit rapidement sinon, demain, il n’y aura pas que Ceylan qui aura mal au dos.

Si Cris était dans la maison elle aurait de quoi parler en me disant que si elle n’était pas là je mourrai de faim. Cris est le genre de femme qui aime manger donc qui sait faire la cuisine. Moi je suis du genre qui ne se casse pas la tête et qui sait ouvrir les boites de raviolis à la perfection. Mon père dirais que c’est parce que j’ai copié sur lui moi je répondrais que c’est parce que je n’ai jamais vu ma mère cuisiné quand j’étais petite. Je ne sais pas ce que veut dire un bon petit plat. Dehors on entend des voitures roulées créant un espèce de ronronnement de fond. La veille j’avais aménagé pour le fils de Ceylan deux pièces. Une pour un bureau ou salle de jeux et l’autre pour une chambre qu’il pourra décorer à sa guise. Ne connaissant pas ses gouts ça sera à lui de refaire la décoration. Une sonnette vient de me faire sursauter. Il est vraiment tôt. Cris ne sonne pas d’habitude elle se contente d’ouvrir la porte avec ses clés. D’un coté je n’ai pas tellement envie de lui ouvrir car si elle rentre elle va remarqué la fumée et me sermonner comme l’aurais fais mon père sur mon inconscience et surtout sur le faire que j’ai abîmé ma main droite par une manœuvre idiote en voulant sortir mon gâteau raté du four. Après un instant je me décide à quand même aller ouvrir cette porte. Ma surprise fut grande de me retrouver nez à nez avec un homme ayant un garçon dans les bras ainsi que des bagages. Il semble vraiment chargé comme une mule. De ma voix douce et calme je dis

« Bonjour… Euh je peux peut être aider… »

Mais une seconde un homme avec un garçon et des bagages sur le palier de ma porte? Mon regard se pose sur l’étiquette des bagages. Ceylan. Oui, c’est bien lui. Un sourire s’affiche sur mes lèvres avant de reprendre tout en me poussant de la porte pour le laisser rentrer

« Ceylan je ne m’attendais pas à te voir arriver aussi tôt. J‘espère que tu as fais un bon voyage. Attends rentre ne reste pas ici.»

Ma voix est assez basse pour ne pas réveiller le garçon qui semble dormir à point fermé. Tout en fermant la porte je reprend avec beaucoup de douceur et de calme

« J’ai une chambre pour ton fils viens je vais te montrer. Il sera mieux sur un matelas peut être.»

Tout en disant cela je l’ai débarrassé de ses bagages pour lui éviter d’avoir trop lourd à porter.

Il savait qu’il serait sans doute en avance, le taxi n’était pas en retard et l’avion non plus alors oui, il doit avoir une heure ou deux d’avance. Il aurait certainement du prévenir, mais cette idée ne lui a pas traversé l’esprit à vrai dire. Il songeait plus à sa première rencontre avec elle, il a essayé durant tout le trajet de l’imaginer comme dans ses rêves les plus fous. Parce que oui, il a rêvé d’elle, comme elle a sans doute rêvé de lui. Enfin, c’est ce qu’il se dit, comme ça, il se sent moins seul. Bref, il est en avance et il porte son fils plus ses bagages lorsqu’une jeune femme vient lui ouvrir la porte. S’il n’avait pas eu son fils dans ses bras, il aurait tout lâché. Il est surprit, agréablement surpris de voir une jeune femme comme elle ouvrir la porte, avec une voix douce et apaisante. Il avait un peu peur de tomber sur une résidente à fond sur la chirurgie, surchauffée au café aussi, mais manifestement, ce n’est pas le cas de cette jeune femme.

Il reste un instant sur le pas de la porte avant d’ouvrir la bouche pour parler, il ne faut pas laisser le silence s’installer. « Hey, je suis vraiment désolé d’être en avance, je savais que j’aurais dû te passer un coup de téléphone pour te prévenir. » Dit-il à voix basse afin de ne pas réveiller le petit monstre qui dort dans ses bras. Le neurochirurgien zappe la première question de la jeune femme concernant le voyage, il y répondra dès que son fils sera en train de dormir dans un lit, ce qui va arriver rapidement puisqu’elle l’aide à porter ses affaires et l’accompagne dans une chambre de sa maison avec un lit et un bureau. Doucement, Ceylan pose son fils sur le lit. Il lui retire sa veste et ses chaussures avant de lui mettre la couverture et de l’embrasser sur le front. Certes, son fils à quatorze ans, mais c’est un vrai papa gâteux qu’il a le pauvre.

Il ferme la porte et rejoint la jolie demoiselle qui lui a ouvert la porte. Eléa, elle est encore plus belle que dans ses rêves. Il retire sa veste qu’il dépose sur le porte manteau dévoilant une chemise blanche et un haut noir à manches courtes, vous savez, la troisième pièce d’un costume. Il a mis les bouchées doubles pour plaire à cette jeune femme qu’il n’avait jamais vu jusqu’à aujourd’hui. « Pour répondre à ta question, le voyage s’est très bien passé, Bartholomé a dormit la plupart du temps, je me suis un peu reposé… » le chirurgien s’approche de la fenêtre du salon et jette un coup d’œil dehors avant de se retourner subitement pour s’approche de la jeune femme. « Je manque à tout là… » Il s’approche à la prend dans ses bras lui donnant une accolade très chaleureuse.

« Je suis donc, Ceylan, Ceylan Bartholomé Shepherd, l’homme d’internet, je suis neurochirurgien… » Ajoute-t-il après l’accolade. Il plonge alors ses mains dans ses poches, il n’avait pas dit à Eléa qu’il était neurochirurgien, il avait sous-entendu qu’il bossait dans la médecine, mais très vaguement, mais lui sait qu’elle est résidente. Elle risque d’avoir une sacré surprise, surtout si il se met à travailler avec elle. Il se dit d’ailleurs que ça risque d’être compliqué, il aurait sans doute des problèmes de concentration. « Encore merci de nous héberger… » Dit-il afin d’éviter que le silence s’installer, il ne sait pas trop que faire à vrai dire. C’est bien la première fois qu’il vit ce genre de situation, ça fait aussi longtemps qu’il n’a plus été en tête en tête avec une femme autre qu’une simple et unique collègue. Il se sent bizarre, pas bizarre mal, amis bizarre bien. Son cœur semble un peu rapide cependant, il ne devrait pas tarder à prendre son cachet, d’ailleurs, il faudra qu’il lui en parle de ça, il ne voulait pas le lui dire sur le net de peur qu’elle ait peur. Bref, il reste à un mètre devant elle, les mains dans les poches.

Je ne suis pas le genre de femme difficile à rechigner devant les horaires. Au travail quand il faut rester plus longtemps que prévus je reste. Quand j’ai l’occasion d’héberger quelqu’un s’il a de l’avance c’est bien aussi. C’est d’un regard plein de compassion que j’observe Ceylan mettre au lit son fils qui semble apaisé et heureux. Ces gestes me rappelle ceux de mon père quand je m’endormais dans un coin de la voiture en l’attendant. Bien que c’est la première fois que je vois Ceylan c’est comme si je le connaissait depuis une éternité. Il revient vers moi après s’être occupé de son fils. Ce qui est parfaitement normal. Je le laisse parler. Je suis heureuse d’apprendre qu’il est fait un bon voyage. Son regard se pose vers la fenêtre. Il me prend dans ses bras tout en continuation de parler. Je fronces légèrement les sourcils en entendant le mot neurochirurgien. Pas que se métier me dérange c’est juste qu’il ne l’a jamais mentionné dans les mails. C’est avec douceur et calme que je dis

« Neurochirurgien? Tu ne l’as jamais dis. Je m’étais plutôt imaginés que tu étais plus dans la mécanique automobile car tu en parle souvent et ça semble bien te passioner. Bien qu’un cerveau peut parfois se rapprocher à l’intérieur d’un capot de voiture se n’est pas vraiment la même chose. »

Un petit sourire s’affiche sur mes lèvres. C’est fous comme parfois on peut croire savoir le métier d’une personne et que dans la vérité on se trompe lourdement. C’est avec beaucoup de douceur que je reprend

« Moi je suis bien Eléa que tu connais. Je suis bien résidente en chirurgie. Plus en cardio et en neuro qu’en chirurgie générale. Bien que je sois une résidente je ne vois pas que mon boulot dans ma vie. Bien que j’en sois accros je sais décrocher quand je me retrouve ici. En revanche je suis pas doué pour faire la cuisine vraiment pas doué. J’ai essayé de vous faire quelques choses à manger mais vu le résultat j’ai pris l’option pizza. Je suis heureuse de vous hébergé et surtout de vous voir mais concernant la cuisine j’espère que tu n’as rien contre les raviolis. »

C’est vrai qu’il aurait pu un peu détailler ce qu’il faisait dans la vraie vie, mais il ne savait pas vraiment comment faire sur ce site. Il s’en veut un peu désormais, il savait de toute manière qu’elle allait réagir sur son métier, elle est résidente en chirurgien et lui neurochirurgien. Il garde cependant son sourire avant de prendre la parole. « Je sais que j’aurais dut te le dire, mais j’ai préféré resté secret et laisser ton imagination divaguer… C’est marrant d’ailleurs, tu me croyais mécanicien, je l’aurais bien été parce que j’adore les voitures, mais ça tu le sais déjà… » Un léger rire s’échappe de sa bouche, il se sent bien, il est à l’aise et c’est rare pour lui de se sentir à l’aise chez quelqu’un généralement, il se sent mal, notamment chez une femme. Depuis la mort de Lucie, il a un peu de mal avec, mais avec Eléa ça semble différent, peut-être le fait qu’ils se connaissent d’internet, surement d’ailleurs. « C’est vrai que parfois, le cerveau c’est un peu comme une voiture, il faut que tout soit bien huilé pour que ça roule… » Il termine sa phrase par un léger sourire avant de s’installer sur le canapé. Il a peut-être passé sa journée assit, mais il est tout de même assez fatigué. Il n’a pas l’habitude de voyager comme ça, il fait de temps en temps des vols à New-York, mais c’est rare.

« Tu devrais choisir la neuro. » Dit-il subitement, au moins, ça vient du cœur. Il veut l’avoir avec lui, on ne sait jamais s’il bosse ici, il pourra passer encore plus de temps avec elle et se rapprocher encore un peu plus d’elle. « Enfin, c’est comme tu veux… Je ne veux pas t’influencer… » Non, lui qui est un des meilleurs neurochirurgiens d’Europe, il ne veut pas l’influencer. Il a eu de la chance qu’elle ne fasse pas de recherches sur lui, parce qu’il y a pas mal d’articles à son sujet notamment des essais cliniques, des interviews etc… Il est un peu le roi de la neuro en ce moment, son nom traine en peu partout parce qu’il se sent bien depuis qu’il la connait, il se laisse un peu plus allé, bien qu’il ne fasse pas n’importe quoi non plus. Elle est quelque chose de positif dans sa vie. Il la laisse reprendre et sourit largement lorsqu’elle lui dit qu’elle a des soucis avec la cuisine. C’est toujours comme ça pour les chirurgiens de toute manière, rares sont ceux qui cuisinent, car il faut du temps pour cuisiner et quand on est chirurgien, le temps, on en manque tout le temps.

« Ne t’inquiètes pas, j’ai de bonnes bases, j’ai appris pas mal de recettes avec mon fils, on cuisine souvent tous les deux, par contre, jamais beaucoup de légumes, on ne supporte pas cela tous les deux… » Ouais, ils sont pareils et lorsqu’ils doivent en manger, ils boudent tous les deux mais ils le font, parce que la santé avant tout, c’est ce que Ceylan répète souvent à son fils. Il ne supporterait pas de savoir que son fils se mette à fumer etc… Il a peur en ce moment, il sait que les jeunes sont de moins en moins fréquentables et que les mentalités change, il a légèrement –beaucoup– peur pour son fils. « La pizza, c’est parfait pour moi ! » Ajoute-t-il avec un grand sourire avant de se faire surprendre par la sonnerie de sa montre. Merde. C’est l’heure du cachet. Il pose ses mains sur ses poches de son jean, rien. Il se redresse sous le regard interrogatif d’Eléa. Il va regarder dans sa veste et sort une petite pilule blanche d’une boite orange, il l’avale rapidement et revient devant la jeune femme. « Juste un cachet pour la toux, j’ai eu un petit coup de froid… » Justification bidon. Il le sait, mais il ne se sent pas encore prêt à lui avouer ces quelques petites problèmes de contrôle de lui lorsqu’il ne prend pas cette petite pilule blanche.

Le choix de la spécialité. Mon père aussi m’avait dit que j’aurais ma place en Neurochirurgie. Le problème c’est que la cardio compte beaucoup à mes yeux aussi. La seule personne qui sache pourquoi s’appelle Matthias. C’est un patient pour qui je me battrais jusqu’au bout. Je ne suis pas facile pour certains de mes collègues mais ils ont appris à faire avec moi. Je m’assois à coté de Ceylan tout en disant avec beaucoup de douceur dans la voix

« C’est marrant mon père m’a dit exactement la même chose pour la neurochirurgie. Cependant c’est un choix que je dois faire toute seule. Si seulement on pouvait choisir de spécialité ça m‘arrangerai beaucoup»

Mais c’est impossible et je le sais très bien. Ceylan continus de parler en mentionnant les légumes. Je sais que lui et son fils ne courent par derrière. Cependant ils sont nécessaires à notre organisme pour bien se développer. Sa montre sonne. C’est bizarre il semble chercher quelques choses dans ses poches. Quand il se lève et qui va vers sa veste je me contente de croiser les bras et de l’observer. Quand une montre sonne à heure régulière se n’est pas pour un cachet pour une toux. De plus je n’ai pas entendu Ceylan tousser depuis son arrivés. C’est en continuant à le fixer que je dis avec beaucoup de douceur et de calme

« Un cachet pour la toux? C’est étrange de mettre sonner sa montre pour ça. À moins d’être complètement tête en l’air et je ne pense pas que ça soit la véritable raison. Nous avons tous des secrets et je ne veux pas te forcer à me les dévoiler mais par contre j’aimerais savoir si je peux te dépanner. Il y a une pharmacie juste en bas de la rue et il se peut que j’ai certains médicaments en stock qui pourraient te convenir.»

Ça y est, il est grillé. Il ne pensait pas que ça ne passerait pas. Il ne se doutait pas qu’elle allait faire le lien, mais il oublie parfois qu’elle est médecin, elle connait les astuces des patients qui ont des médicaments à prendre à des intervalles régulières. Il souffle doucement et retourne fouiller dans sa veste, il revient avec un petit tube orange qu’il pose sur le table basse, devant le canapé ou il s’assoit. « Depakine. » C’est le nom de son médicament, la seule chose qui chaque jour l’accompagne partout où il va. « Je suis désolé de mentir à ce sujet, mais généralement, lorsque j’en parle, je fais peur aux gens qui se disent qu’ils ne veulent pas d’un malade de plus… » Il n’est pas totalement malade, enfin dans le sens de la folie, du moment qu’il prend ses cachets, il s’en sort, il est tout à fait normal. Comme à ce moment précis, il se sent très bien, il va bien & tout se passe bien, il ne fera pas de crise. « Depuis que ma femme est morte toutes les quatre heures, je dois prendre un cachet. » Elle ne doit pas surement savoir ce qu’est le depakine, à moins qu’elle est déjà eu un patient neurologique qui a des épilepsies généralisées ou bien des absences ou encore le syndrome de Lennox-Gastaut, mais il y a encore d’autres problèmes qui peuvent être soignés par le dépakine.

« Lorsque j’oublie de prendre mon cachet, mon cerveau entre en surchauffe, je fais une obsession sur les chiffres, je pense de trop, je réfléchis de trop & à partir d’un certain moment, je fais de la tachycardie qui peut mener à un arrêt cardiaque. C’est une sorte d’épilepsie quand on y réfléchit bien… Enfin pour le moment, je ne suis allé plus haut que le délire sur les chiffres… » Il fait toujours attention, il prend toujours ses cachets lorsqu’il en a sur lui, il vérifie tout le temps qu’il a bien dans sa veste sa boite de quarante cachets. L’oublier serait une très mauvaise chose pour lui, presque une catastrophe. « Je ne voulais pas que tu prennes peur Eléa… » Il ne voulait pas gâcher les choses avec ça, même si c’est quelque chose qu’il gardera surement avec lui toute sa vie, parce que le seul moyen de guérir, c’est de ne pas prendre de cachets et d’aller jusqu’à l’arrêt cardiaque, de pousser son corps à bout afin de ne pas avoir de crises par la suite. Tout serait sous contrôle médical, mais il ne se sent pas prêt, d’autres l’ont fait avant lui, mais pour le moment, ce n’est pas son tour, il ne veut pas que ça le soit en fait.

Bon, maintenant, c’est fait, elle connait son plus grand secret, celui du cachet toutes les quatre heures. Heureusement que cela ne pose pas de problèmes lorsqu’il travaille, sinon, jamais il ne pourrait exercer son travail et puis personne ne voudrait de lui. C’est un excellent neurochirurgien, généralement, les chefs de la chirurgie qu’il croise ne sont pas contre, mais ils surveillent le moindre geste de Ceylan, de peur qu’il dérape, car c’est tout de même un cachet assez fort qui est d’abord là pour soigner l’épilepsie généralisée ce qu’il n’a pas. Il mordille le bout de ses ongles et n’ose plus vraiment regarder Eléa. Au moins là, ils ont franchi un certain degré d’honnêteté.

La peur de la maladie. Quand on est malade on a peur de se faire rejeter par nos amis et nos proches. Quand on est malade on a tendance à nous mettre une étiquette sur le front, de nous stigmatiser en une catégorie des anormaux.. Je vois Ceylan revenir et déposer un petit tube orange. Sans avoir le temps de lire le nom ce tube me rappelle ceux de Depakine. J’attrape le tube pour lire le nom est c’est avec surprise que je vois marqué le nom. Je laisse Ceylan parler tout en gardant ce tube dans mes mains et à fixer le nom. Je repose le tube et je me contente de dire avec calme

« Je reviens ne bouge pas. »

Je vais dans la cuisine. Je prend un verre que je remplis d’eau pour Ceylan. J’ouvres un tiroir sous la table. Dedans se trouve des petites choses d’enfants dont une chaînette avec dessus marqué Nitro et Depakine en dessous formant deux petits compartiment différent transparent. Je sert un moment la chaînette contre mon cœur et je prend le verre d’eau. Je retourne dans le salon. Je pose le verre devant Ceylan avant de dire

« Je n’ai pas peur Ceylan. Je connais ce médicament. La Depakine ne doit jamais être oublier. »

J’ouvre ma main et je mets la chaîne et le pendentif dans la main de Ceylan tout en reprenant avec douceur et calme


« Je te le donne. J’enlèverais mon prénom dessus et j’enlèverai le nom du premier médicament qu’il y a au dessus de Depakine. Dans le pendentif il y a deux compartiments où l’on peut mettre des médicaments. Ce pendentif peut sauver la vie quand on a oublier les médicaments à la maison ou dans un casier de vestiaire car on l’a toujours autour du cou. Je n‘ai pas peur et tu ne dois pas avoir peur de ton problème. Tu dois apprendre à l‘apprivoiser.»

Eh! Oui il y a certaines choses qu’il ignore à mon sujet tout comme lui il m’a caché certaines choses. Je me cale bien dans le canapé et je fixe Ceylan. Je l’observe. Je ne lui est pas donner plus d’explication sur pourquoi je connais ce médicaments et pourquoi j’ai une chaîne et un pendentif avec marqué deux noms de médicaments. Je sais que tôt ou tard je devrais lui dire certaines choses avant qu’il ne le découvre par lui même.

Ne jamais oublier les cachets. Qu’elle ne s’inquiète pas, jamais il ne va oublier de prendre ses cachets, il a bien trop peur d’avoir plus de problèmes qu’il n’en a déjà. Ceylan se sent comme un poids pour ses proches, ses amis et surtout son fils. Il connait la sonnerie de sa montre par cœur et il sait ce que ça signifie. Il doit s’absenter afin de prendre son cachet. Il aimerait bien ne pas avoir besoin de les prendre, mais il ne veut pas que son fils se retrouver avec un homme malade, déjà qu’il est bien atteint comme ça. Il ne veut pas être un poids pour son fils. Il veut que celui-ci s’épanouisse & qu’il n’ait pas à dire que son père est malade & qu’il ne sera surement jamais guéri. Ceylan se racle la gorge ayant le gout amer du médicament dedans alors qu’Eléa s’en va un moment, elle revient avec une sorte de chaine.

« Je n’oublie jamais mes cachets Eléa, pour le moment cela ne m’est jamais arrivé & ça fait quatorze ans que ça continue… » Il est un peu amer malgré l’excellente attention d‘Eléa. Son regard est attiré vers le nom des médicaments qui sont sur le pendentif, il observe et voit ‘nitro’, cela l’intrigue et hausse les sourcils. « Tu as des problèmes cardiaques ? » C’est dingue ça, les médecins sont tout aussi malades que les patients. A défaut de se soigner lui-même, Ceylan soigne les autres, c’est ce qu’il se dit à chaque fois qu’il avale un nouveau cachet. Il se demande tout le temps quand est-ce que ça va finir, est-ce qu’un jour il pourra ne plus prendre les cachets et vivre normalement ? Il n’en sait rien, il doute plus & ne préfère pas se faire d’illusions.

« Merci… » Pour le pendentif qu’il garde entre ses doigts. Les deux compartiments servent pour y mettre des cachets de secours, c’est une excellente idée, Ceylan le préconise parfois à ses patients, cependant, il ne pense jamais à lui dans l’histoire. « Si tu ne veux rien dire au sujet des médicaments, tu ne peux rien dire, j’attendrais… » Il la fixe dans les yeux, sérieusement & tendrement à la fois, il ne veut pas la brusquer puisqu’il sait qu’elle va lui dire, elle n’est pas une menteuse, il a juste besoin d’un peu de temps et de stabilité. Ceylan est quelqu’un de stable, mais il n’est malheureusement pas patient.

Il serre ses deux mains avant de soupirer doucement, son ventre se met alors à grogner, oui, il a un peu faim. Il faut dire que dans l’avion, il n’a pas mangé grand-chose, il n’avait pas spécialement faim parce qu’il était stressé de la rencontrer. Maintenant qu’elle est là, devant lui et qu’elle lui parle, il se sent mieux, alors son ventre quémande sa nourriture. Il sourit gêné à Eléa. « Désolé, j’ai pas mangé dans l’avion… » Il passa sa main droite dans ses propres cheveux après avoir déposé le pendentif sur la table basse. S’il le prend, ça sera une chose de plus pour penser à Eléa. Car malgré ce qu’il pense, il est obnubilé par cette femme depuis qu’il l’a connait sur le net, il veut tout savoir sur elle, il parle tout le temps d’elle. Il n’est pas le genre d’hommes à parler des femmes, il se tait à ce sujet, mais avec elle, c’est différent.

Quand on prend des cachets il y a toujours quelques choses pour nous rappeler qu’ils sont là, que nous devons les prendre à heures régulière. Même si un jour il nous prend envie de les oublier on ne peut pas. On est obligé de les ingurgiter sous peine de se retrouver sur le banc de touche en moins d’une seconde. Les premières paroles de Ceylan sont assez amer. Je ne peux pas lui en vouloir. Il me pose une question en voyant le mot nitro. Je me recale bien dans le canapé avant de me décider à dire avec calme et douceur

« Oui j’ai eus certains problèmes par le passé. Mais maintenant ça va. La seule chose qui me reste se sont mes mains qui sont continuellement froide été comme hiver. »

Mes mains sont tout le temps froide. Je le sais, parfois ça peut surprendre certaines personnes au premiers contact. La circulation ne se fait pas bien jusqu’au bout mais je n’y peux rien et comparé à ce que j’ai eu se n’est rien du tout. Bien que tout problème cardiaque peut revenir je préfère me dire que c’est finit et qu’il ne reviendrons pas. Que je ne serais plus ré-ouverte sur une table opératoire. Il me remercie pour le pendentif. Je souris. Je m’apprête à rajouter quelques choses quand son ventre se manifesta en créant un joli gargouillis. Au bout d’un moment je reprend tout doucement et calmement

« Je vais te chercher à manger. »

Je me lève et je vais dans la cuisine pour prendre la pizza qui est encore tiède. Je reviens et je l’a dépose devant Ceylan. Je dis avec douceur et calme

« Elle est encore tiède la pizza. Mange en autant que tu veux afin de donner satisfaction à ton estomac. »

Elle a les mains froides. Ceylan lui, c’est toujours le contraire. Il réchauffe les mains des autres, il aime bien, il sert encore plus les gens avec ça, même si ce n’est qu’un insignifiant détail. Il se redresse du canapé pour s’installé sur le rebord de la table basse et de prendre les mains dans la jeune femme dans les sienne et de les réchauffer. Même si cela ne va pas marcher, parce que c’est plus compliqué que des simples mains froides ce qu’elle a. Il lui fait passer un message. « Le jour où tu auras besoin de quelqu’un pour réchauffer tes mains, n’hésite pas… » Voilà une des raisons pour lesquels certains pensent que Ceylan est l’homme idéal, mais derrière cette phrase, il est possessif et toutes les femmes n’aiment pas vraiment cela. Il n’est pas collant tout de même, mais il est là, tout le temps, il est le prince charmant. Il espère juste qu’il ne va pas la laisser. Il s’en voudrait de la perdre pour ça.

Il la laisser quitter le salon pour aller chercher un truc à manger, manifestement, c’est pizza ce matin. Il se lève de la table basse pour observer la décoration de la maison, elle n’est pas vraiment personnelle, enfin, il se doute que ce n’est pas Eléa qui a décoré le salon. Il ne dit rien, les mains dans les poches, il observe sagement en se demandant si son fils dort bien. Il attend qu’elle revienne et elle dépose la pizza sur la table basse. Celle-ci est encore tiède. C’est parfait pour Ceylan, la pizza va bien le caler et puis demain, il cuisinera quelque chose de plus diététique à son fils. Il pourra ainsi montrer ses talents de cuisinier à Eléa afin qu’elle ne doute pas de ses talents culinaires.

« Merci beaucoup. » Dit-il avant d’avaler la moitié d’une part entière d’une seule bouchée. Oui, ça doit se voir qu’il a faim à ce moment précis. Il n’a rien mangé de la journée, il a bien le droit. Même si c’est tout sauf sexy. « Alors Eléa, pourquoi la chirurgie ? » Demande-t-il en s’essuyant le contour de la bouche. Il a envie d’en connaitre un peu plus sur elle, même si ça fait deux ans qu’ils se connaissent, il lui manque certains détails, & c’est le moment idéal afin de poser des questions plus ou moins personnelles. Ils sont tous les deux dans le salon, Bartholomé dort. « On a qu’à faire ça, on se pose chacun notre tour des questions. Ça te va ? » Ils vont passer le temps comme ça, parce que sinon, ça va pas vraiment le faire. « Oh & juste, j’ai oublié de te dire que… Que je te trouve très belle… » Il passe sa main dans ses cheveux un peu gêné de son intervention impulsive, mais il fallait qu’il le lui dise sinon, il se sentirait bizarre. Elle est réellement jolie et elle est tout à fait à son gout. Il se sent d’ailleurs assez bizarre ne sa compagnie, comme s’il a peur de faire une boulette et qu’elle s’en aille. Il se passe quelque chose chez Ceylan, il sait pertinemment ce que c’est & il a un peu peur tant qu’il n’aura pas de messages positifs de la part d’Eléa.

Le fait d’avoir continuellement les froides est parfois gênant auprès de certains patient. Matthias semble s’y être habitué mais dans les débuts avant qu’il ne sache que moi même j’ai eus quelques soucis cardiaque il en faisait la remarque comme quoi j’étais complètement gelée comme un glaçon. Le contact des mains de Ceylan dans les miennes me procure un peu de chaleur bien que cette chaleur ne me les réchauffe pas elle est présente. Je l’observe manger la pizza. Il me pause une question. Pourquoi j’ai choisis la chirurgie. C’est en croisant mes jambes en tailleur que je répondre avec douceur et calme

« Il n’y a pas de quoi bon appétit. Pour répondre à ta question je pense que c’est mon père qui m’a poussé à choisir la chirurgie et ça bien avant que j’ai l’âge de comprendre le sens du mot bistouris et internat. Il travaillait à l’hôpital en NeuroChirurgie après l’école j’allais toujours l’attendre car il ne voulait pas que je rentre seule concernant le mot nourrice ma mère n‘a jamais voulut et elle disait que comme mon père voulait avoir une fille et qu‘elle non c‘était à lui de m‘assumer un point c‘est tout. Parfois il y passait des nuits entières ça ne me dérangeais pas de l’attendre car chaque jours j’écoutais et j’apprenais de nouvelles choses. »

Mon regard navigue un peu dans la pièce. C’est papa qui avait aménagé cet endroit afin de le rendre un minimum accueillant. Je reprend au bout d’un moment avec beaucoup de douceur et de calme

« J’ai toujours habité cette maison. C’est la maison de mon enfance. C’est ici que j’ai fais mes premiers pas et mes premières chutes, que j’ai eus mes premières disputes, c’est ici aussi que j’ai appris à être la femme que je suis maintenant avec mes qualités mes aussi mes défauts. Je suis de nature indépendante je ne suis pas habitué à ce que quelqu‘un s‘occupe de moi continuellement. J‘aime les choses simple, sans prises de tête, Avant je n’avais pas peur des relations avec les hommes mais depuis mes 16 ans c’est différent . Avec toi je n’ai pas peur cependant et j’ai vraiment envie d’apprendre à se connaître d’avantage. J’ai envie que l’on écrivent cette histoire ensemble mais je suis parfois maladroite bien que j’essais d’aller de l’avant et d’avoir confiance. »

Je lui fais un sourire rassurant. Je n’ai pas l’habitude de me confier. Je reprend au bout d’un moment de silence

« Et toi pourquoi as tu choisis la neurochirurgie? »

C’est bizarre, Ceylan à l’impression que toutes ses petites interventions ayant pour but de se rapprocher d’elle un peu plus ne fonctionnent pas. Il se trompe surement, mais il la sent assez distance avec lui malgré le fait qu’elle se confie à lui & qu’elle semble répondre sincèrement à ses questions. Il ne va pas faire de remarques à ce sujet puisqu’elle est en train de lui expliquer entre autre qu’elle a du mal avec les relations avec les hommes, notamment depuis qu’elle a seize ans. Ceylan sent un traumatisme derrière cet âge-là, voilà pourquoi il ne va pas poser de questions. Il va se retenir, elle lui en parlera bien un jour, de plus elle semble d’accord pour qu’ils vivent tous les deux une histoire, quelque chose de sincère et de fort. Il sourit en coin, il n’attend que cela, quelqu’un avec qui se poser, ne pas se poser des questions et avancer, doucement. Il veut prendre son temps, même si là, il n’a qu’une envie c’est qu’elle s’ouvre à lui, qu’elle se laisse aller, qu’elle dévoile ses sentiments, qu’il se sente moins seul avec cette fameuse boule au ventre. Ceylan a envie de savoir tout de suite si oui ou non, il se fait des illusions au sujet d’une future relation amoureuse.

« C’est bien, enfin dans le sens ou ça te plait… Tu disais dans les mails que tu t’adonnais à 100% à ton travail, je pense que ça veut dire que tu aimes… Concernant ta mère, je suis désolé & je sais que c’est parfois difficile de ne pas vivre avec ses parents, enfin simplement les voir une journée sur deux. C’est une situation compliquée que j’ai moi-même vécu, c’est pour ça que j’essaye de rester tout le temps en contact avec mon fils, je ne veux pas qu’il vive seul, qu’il se croit seul face à tout. Je sais que j’ai l’air d’un papa gâteau & trop possessif, mais je m’en fous, du moment que mon fils est heureux… » Dit-Ceylan avec un léger sourire au coin des lèvres. Il est assez fier de lui, notamment de l’éducation de son fils qu’il pense avoir parfaitement réussie, il est un très bon élève, très futé pour son âge, même un peu en avance, faut dire que ses parents étaient des surdoués, sa mère pour son esprit très vif & son originalité et Ceylan pour sa détermination & sa passion.

« J’aime aussi le choses simples, la légèreté… » Il ne veut pas de prise de tête, ni de prise de risques, il ne veut pas tout perdre à nouveau, c’était bien trop dur avec sa femme, il ne supportera pas une seconde rupture, même si ça ne sera pas la même. « Nous allons vivre une histoire tous les deux Eléa, on va aller doucement, on va prendre notre temps, vivre ensemble, apprendre à nous connaitre… » Ajoute-t-il en la fixant dans les yeux. Il est en train de mettre les choses au clair avec elle, comme ça, elle sera fixée. Ceylan sait dans quoi il se lance, il sait ce qu’il veut, à elle de savoir si oui ou non, elle veut la même chose. « Concernant la neurochirurgie, c’est un peu compliqué, je voulais être chirurgien, c’était mon obsession quand j’étais plus jeune, sauver des vies, aider les gens, c’était mon rêve & je voulais faire quelque chose de compliqué que mes parents soient fiers de moi. J’ai choisir la neurochirurgie sur un coup de tête, on devait choisir nos spécialisations lorsque nous étions résidents, notre titulaire de neuro a convulsé devant moi, j’ai dû intervenir, il avait une tumeur, j’ai tout ait tout seul & voilà… J’ai choisir ma spécialisation comme ça… » Il se gratte à nouveau l’arrière du crâne en souriant en coin.

Parler de ses sentiments, avoir confiance en l’autre est une chose qui prend du temps surtout quand on a été blessé par le passé. Je me laisse bercer par les paroles de Ceylan. Il me parle de son fils. Je ne trouve pas qu’il ressemble à un papa gâteau. Il fait de son mieux pour que son enfant soit heureux. C’est tout à son honneur et se n’est pas moi qui va le blâmer pour cela bien au contraire. Un enfant à besoin d’un adulte à ses cotés pour se construire et apprendre à devenir indépendant. C’est au bout d’un moment que je dis avec beaucoup de calme et de douceur

« Mon travail compte énormément. Parfois il m’arrive d’être en désaccord avec certains de mes collègues en général j’arrive à obtenir ce que je souhaite. Je ne suis pas du genre à lâcher la partie. Quand il y a quelques choses à dire je le dis et j’agis. Pour ton fils je ne trouve pas que tu es un papa gâteaux tu veux lui offrir la meilleure enfance qui soi. La façon dont il était blottis tout contre toi montre qu’il est bien et qu’il est heureux »

La suite des paroles de Ceylan me touche vraiment. Lui aussi veut croire en notre histoire. Il est aussi d’accord pour se laisser du temps afin de ne pas brûler des étapes. Il parle ensuite du pourquoi il a fait neurochirurgie. Le choix de la spécialité est un choix difficile, mais il faut le faire car arrivé un moment nous n’avons pas d’autres choix. C’est au bout d’un moment que je reprend avec calme et douceur

« Je suis certaine que nous pouvons faire vivre notre histoire Ceylan. »

Je me blottis doucement tout contre Ceylan. Avec lui je me sens bien, j’ai envie d’avoir confiance même si ça m’effraie j’ai envie d’aller de l’avant. C’est avec beaucoup de calme et de douceur que je reprend

« Est ce que tu voudras que je te fasse visité la ville et l’hôpital où je travaille demain? »

« Je vois. » Dit-il en souriant tout en dévorant une nouvelle part de pizza. Il essaye cette fois de ne pas tout mettre dans sa bouche et de passer pour une sorte de porc. Il garde son sourire en l’écoutant parler du fait qu’elle est persévérante. Il espère simplement pour elle que c’est avec ses collègues et non pas ses chefs. Lui, lorsqu’il se prend la tête avec quelqu’un il a toujours raison. Un titulaire à toujours raison, même lorsqu’il a tort, c’est ce qu’on apprend lorsqu’on est interne. C’est difficile pour certains de comprendre cela, mais c’est comme ça, c’est les règles. Ceylan ne supporte pas s’énerver parce qu’il sait qu’il peut perdre le contrôle et finir couché sur un canapé en train de faire de la tachycardie. Oui, lorsqu’il s’énerve, c’est un peu comme lorsqu’il ne touche pas ses cachets, en moins grave, mais ça y ressemble. Heureusement qu’il n’est pas un sang chaud bien qu’il soit impulsif. Du moment qu’on en discute pas ses décisions et qu’on exécute le travail qu’il donne, tout se passe toujours bien malgré ses manies quelques peu agaçantes notamment dans le bloc. Tous les chirurgiens ont des manies plus ou moins bizarres de toute manière. Les résidents & les internes ne comprennent pas, mais lorsqu’ils seront eux aussi des titulaires, ils en auront aussi. Ceylan lui, veut toujours qu’il y ait seize serviettes bleues dans son bloc, il n’y a que lui qui sait pourquoi et son ancien résident en neuro à Londres.

« Je n’aime pas qu’on me tienne tête ni qu’on doute de moi, tu vois, lorsque j’étais en Angleterre, à Londres, c’était compliqué, car ils y a énormément de jeunes dans les programmes d’internat en chirurgie. Ils veulent tous une place et parfois ça va très loin dans les luttes, ils veulent tous tellement bien faire que la moindre erreur que tu peux faire en tant que titulaire se paye cash… Une mauvaise suture et tu te retrouves devant le chef de la chirurgie à t’expliquer. Tous ces jeunes veulent être les meilleurs… Ils se croient parfois dans un film & ça fait un peu peur… » Dit-il sérieusement avant de reprendre. « Je sais qu’ici il y a moins d’internes, l’économie n’aide pas les jeunes à entamer des études de médecine, déjà que c’est compliqué… » C’est un peu désolant comme situation, car il doit y avoir des jeunes grecs qui veulent devenir des médecins mais qui ne peuvent pas à cause de l’argent, car désormais, même les bouses ne peuvent plus aider grand monde & c’est vraiment dommage. « Tu dis ça parce que tu ne me connais pas Eléa… Tu verras après… même Bartholomé te le dira que je suis un papa gâteau, je suis même parfois trop derrière lui à vouloir trop bien faire… » Il laisse la suite comme ça, il est content de l’entendre dire le reste, quand elle parlait de son fils qui semblait heureux dans ses bras tout à l’heure.

Il garde son sourire lorsqu’elle parle de leur histoire, qu’elle veut la vivre. Ils vont la vivre à 100%, à petits pas, c’est quelque chose d’important. Ils ne sont pas prêt tous les deux à vivre quelque chose de compliqué. « C’est parfait, nous somme sur la même longueur d’ondes alors… » Lance-t-il avant de répondre à sa dernière phrase. « Ça sera avec plaisir ! J’aimerai bien connaitre un peu plus la ville… & puis l’hôpital aussi… parce que… Enfin, je vais travailler là-haut le temps que je reste ici, la chef m’a proposé un poste de chef de la neuro, il en cherchait un depuis un bon moment, j’ai accepté de prendre un poste avec la moitié de mon ancien salaire… L’argent n’est pas un problème de toute manière… » Quand on fait partis des vingt meilleurs neurochirurgiens de la planète, c’est normal que le salaire soit très élevé. Il a des mains en or, des mains à deux millions de dollars chacune. Enfin, avec l’argent qu’il a économisé, son fils peut aller à l’université tranquillement et il pourra même l’aider pour la suite et il aura encore de la marge. « Oh est tant que j’y pense, Bartholomé rêve d’avoir un chien… Ne te laisse pas influencer par sa bouille… » Il hausse la tête de haut en bas, il sait que son fils va tenter le coup avec Eléa, il le connait. Ceylan sait aussi que si Eléa lui demande s’il est d’accord pour avoir un chien il sera incapable de dire non. Il préfère prévenir. Il reprend une part de pizza et se remet à manger.

Le fait de tenir tête à certains de mes collègues est une chose que je fais pour la bonne cause. Comme par exemple pour Matthias. Mes collègues le vois comme un futur mort mais je ne suis pas d’accord. Si j’avais écouté mes collègue Mathias serait décédé depuis déjà six moi et jusqu’à preuve du contraire il est toujours là bien qu’il ne soit pas toujours optimiste il a envie de se battre. Tout en écoutant les paroles de Ceylan je comprend ses paroles et son point de vue. C’est avec calme et douceur que je dis

« Je ne cherche pas à être la meilleure quand je tiens tête à certains de mes collègues non je cherches juste à ce qu’ils n’abandonnent pas quand il est encore possible de faire quelques choses. Cela fais plusieurs mois que je m’occupes d’un patient en cardio. Ce patient c’est entendus dire qu’il ne finirait pas la semaine ni le mois et qu’une opération ne changerait rien seulement j’ai prouvé à mes collègues qu’ils avaient pas tout vu en option ce patient aujourd’hui est encore vivant. Je ne prétends pas que c’est grâce à moi. Mais quand je tiens tête à mes collègues c’est qu’en générale j’ai une bonne raison et se n’est pas pour jouer le rôle d’une lèches botte de service. »

Surtout que la plupart de mes collègues m’ont connus en tant que patiente quand j’étais petite et ils savent que sur certains petit sujet je peux avoir raison et maintenant ils ont appris à m’écouter. Je ne peux m’empêcher de reprendre avec douceur et calme après que Ceylan est dit qu’il allait travaillé dans le même hôpital que moi pendant le temps qu’il sera là

« Puisque tu vas travailler à l’hôpital j’espère que tu y trouveras vite ta place et que tu n’auras pas trop peur en entendant certains de mes collègues dire des choses sur mon comptes par rapport à certains mauvais souvenirs que je leurs ai laissés planté dans le bras ou encore lancé dans la tête quand j’étais petite. »

Apparemment le fils de Ceylan aimerait beaucoup avoir un chien. D’après Ceylan il ne faut pas que je me laisse influencer par sa bouille. C’est au bout d’un moment que je dis


« Ton fils s’entendrait à merveille avec mon père qui depuis quatre ans n’a qu’une idée me déposer un chien sur le paillasson. »

Ceylan se sent rassuré de savoir qu’elle ne veut pas être la meilleure dans ce sens-là, mais il faut tout de même qu’elle soit le meilleure, il faut toujours être le meilleur, notamment en médecine, surtout en chirurgie. Ceylan a toujours cherché à être le meilleur, surtout à se faire remarquer par les meilleurs pour avoir la meilleure formation possible. Les titulaires prennent toujours les meilleurs dans ces cas-là, Ceylan donne sa chance à tout le monde certes, mais il a parfois le droit à des surprises, certains internes n’aiment pas voir les cerveaux ouverts. Ça ce comprend, mais tout de même, on n’est pas en chirurgie pour faire la fine bouche et faire que ce que l’on aime. La suite de sa réponse le fait sourire, elle s’est attachée à un patient, enfin, le ton de sa voix montre qu’elle s’est attachée à lui et qu’elle se bat pour lui. C’est bien dans un sens, mais s’attacher et aller trop loin, ce n’est pas vraiment une bonne idée, cependant, il va se garder de répliquer là-dessus.

Il n’est pas infaillible lui non plus, alors vaut mieux qu’il se taise, surtout qu’il est aussi du genre à s’attacher à ses patients, ce qui lui vaut quelques très mauvaises périodes de dépressions, heureusement que Nilmar était là, c’est son meilleur ami, son repère depuis la mort de sa femme, parce qu’il faut avouer qu’il n’a pas fait d’efforts pour se remettre sur le droit chemin, seul, il serait encore en train de se morfondre dans son coin. Il remercie son fils & Nilmar pour ça. « Il faut parfois tenir tête afin d’obtenir ce que l’on veut si c’est pour le bien du patient. » Dit-il avec un léger sourire avant de reprendre une part de pizza, cette fois, c’est la dernière. Il faut qu’il arrête de manger, parce que sinon, il va finir la pizza et reprendre les kilos qu’il avait perdu, il va devoir se remettre au footing s’il continue. Il est du genre à prendre soin de lui, parfois pire qu’une femme.

« Je ne me fais pas de soucis pour trouver mes marques, j’ai l’habitude d’aller un peu partout et puis le chef de la chirurgie à l’air d’être quelqu’un de sympathique vu la discussion que j’ai eu avec au téléphone, je dois aller demain le voir vers midi afin de faire la visite & de voir si le matériel me convient… » Bah oui, quand on appelle un des meilleurs neurochirurgiens d’Europe, il faut faire des concessions et acheter de nouvelles choses. Certes Ceylan n’est pas du genre à réclamer des choses hors de prix, mais tout de même, il n’est pas là sans prix, même si son salaire est divisé. « Je ne ferais pas attention à ce que vont dire les gens tu sais, je ne me fis jamais aux conversations de couloirs surtout quand ça parle dans le dos des gens, je te fais confiance… » Une marque de confiance, il va la croire qu’elle, comme ça si éventuellement elle a des choses sur la confiance, elle culpabilisera sans doute de ne pas le lui dire, il faut d’ailleurs faire attention, Ceylan est du genre rancunier, surtout lorsqu’on ment. Il termine sa part de pizza et rit doucement lorsqu’elle lui parle de son père & du chien. « Sérieusement, je ne suis pas contre le fait qu’il est un chien, mais je ne suis pas toujours à la maison, lui non plus, qui va s’en occuper de cette petite bête ?... » Il bouge souvent avec son travail, il quitte la maison dans la nuit et revient dans la nuit, il se demande toujours qui s’occupera de la bête, Bartholomé est encore jeune pour s’en occuper tout seul, enfin voilà. C’est compliqué pour le chien.