Un café, puis un autre, puis un troisième, un quatrième... Pour garder les yeux ouverts pour sa double-garde et surtout être réactif, Iolas ne comptait même plus les tasses de café qu'il avait pu ingurgiter depuis son arrivée ici la veille sur les coups de dix-huit heures. Il dépannait un collègue qui avait du rester chez lui garder sa petite fille. Il n'avait donc pas hésiter une seconde pour le remplacer, lui disant qu'il ne devait pas s'inquiéter pour lui et surtout s'occuper de sa petite princesse. Lui qui rêvait d'un jour avoir sa propre famille, il se doutait que dans ces moments là, vocation ou pas, son enfant devait passer avant tout. Bon ok, là ça pouvait marcher car lui se proposait de l'aider et ça n'arrivait pas toujours. Mais précisément, s'il pouvait dépanner, autant le faire. Mais voilà... A force de boire sans arrêt, arrivait un moment où la vessie ne pouvait tout simplement plus contenir plus de liquide. Il s'éclipsa donc pour aller aux toilettes, histoire de se soulager. Il se lava les mains tout d'abord, procédure oblige et s'avança vers l'une des cabines. La porte refermée... Bon vous n'avez pas besoin de tous les détails pour comprendre ce qui se passa ensuite. Il entendit alors la porte des toilettes s'ouvrir. Jusque là rien d'anormal après tout c'était les toilettes de l'étage. Mais alors qu'il s’apprêtait à sortir de la cabine une fois qu'il eut fini, il entendit de l'eau coulée. Mais surtout une fois de femme parler. Il n'était pas seul en effet, mais la personne qui venait d'entrer c'était visiblement tromper de porte... Et de ce qu'il entendit, il crut reconnaître la voix qui venait de parler.

« Euh pas tout à fait en fait... », dit-il en ouvrant la porte de sa cabine. Il esquissa une légère moue de salutation et approcha des lavabos pour se laver les mains. « Salut Eléa. ». Il n'ajouta pas de "comment ça va", bien inutile après avoir entendu ce qu'elle venait de dire. Et en effet, elle n'avait pas réellement bonne mine. Mais il n'était pas là pour la juger. Il n'aimait faire ça pour personne, sauf parfois sur certains parents ou patients, pour les faire réaliser certaines choses. Comme ce type qui ne comprenait pas pourquoi sa fille avait besoin des médicaments qu'on lui avait prescrits. Il lui expliqua alors, très calmement, les complications qu'auraient sa fille s'il refusait de les payer. Il fut un peu cru, mais le père comprit que les médecins n'essayaient pas de lui vider son compte en banque. Il s'agissait de sa fille, de sa chair, de son sang. Les patients parfois croyaient mieux savoir que les médecins ce qu'il convenait de faire. Tout ça grâce à -ou plutôt à cause de- Internet, qui mettait à portée le savoir, mais pas l'intelligence.
Il prit donc un peu de savon et alluma le robinet d'eau, se lavant les mains à présent à côté de sa collègue. Ils avaient traités un cas ensemble il y a peu. Ils avaient plutôt bien accrochés, tous les deux des accros au boulot vous me direz, ça rapproche. Une fois son lavage de mains achevé, il éteignit le robinet et prit de quoi s'essuyer les mains. A la hauteur du distributeur de papier, il reprit la parole en souriant. « Si jamais quelqu'un nous vois, je promets de dire que j'étais consentant. » Il essayait de plaisanter de la situation pour lui redonner un peu le sourire.