De pouvoir voir Ceylan de mes propres yeux, de pouvoir l’héberger c’est comme si une nouvelle page de notre histoire était sur le point de débuter. Je suis heureuse, oui heureuse bien qu’au fond de moi je sais que je n’ai rien dit à Ceylan concernant la cicatrice que j’ai au niveau du thorax. Je ne l’ai jamais mentionné, non je n’ai jamais mentionné que j’avais eut ce genre de problème dans le passé. Bien qu’aujourd’hui je n’ai plus de problème un jour ils peuvent revenir mais je préfère toucher le bois et me dire que ça ira. En parlant de ce problème aujourd’hui je dois m’occuper du cas de Matthias. C’est patient pour lequel je me battrais, pour lui je pourrais remuer ciel et terre. Peut être parce que je suis la seule à croire qu’il n’est pas fichue peut être parce que je comprend son problème mieux que personne d’autres. Après mettre changé je me dirige vers la chambre en ignorant les questions de Cris sur le pourquoi j’ai ma main droite bandé. À peine arrivé dans la chambre je vois Matthias se lever d’un bon. Visiblement il aurait mieux fait de prendre son temps. Je m’avance vers lui pour l’aider à se recoucher tout en disant avec beaucoup de douceur

«Essayer de se relever plus vite qu’un éclair n’est pas toujours une bonne chose même pour les personnes n’ayant aucun problèmes. Se n’est pas la peine de me demander pardon. Cela prouve que vous êtes en meilleure état que la dernière fois. »

En disant cela je faisais référence ce fameux jour où les ambulances l’avais emmené après une crise cardiaque. Les manœuvres de réanimation avaient dus s’allonger mon entêtement a porté ces fruits. J’ai refusé d’arrêter et aujourd’hui je suis heureuse d’avoir désobéis. C’est avec beaucoup de douceur que je dis


« ça va aller Matthias. Se n’est pas dramatique d’avoir la tête qui tourne après s’être relevé trop vite. »

Je me sentais mal de m'être levé trop vite et d'avoir failli tomber devant elle. Cependant, avec douceur elle m'aida à me recoucher en disant d'une voix réconfortante «Essayer de se relever plus vite qu’un éclair n’est pas toujours une bonne chose même pour les personnes n’ayant aucun problèmes. Se n’est pas la peine de me demander pardon. Cela prouve que vous êtes en meilleure état que la dernière fois. » Légèrement amusé par sa remarque, je souris en coin en hochant de la tête un peu ...mais j'étais toujours extrêmement gêné par la situation.

Ma tête tournait encore et ma respiration s'était accéléré, en ayant eu peur de chuter. Fuyant toujours son regard, je dis timidement «Vous avez raison, Turner. Je vais bien.» Évidemment. Je n'allais pas dire que j'allais mal! Seulement, mes douleurs à la poitrine avaient reprit depuis quelques jours, et je n'osais pas lui en parler. Je m'excusai une dernière fois lorsqu'elle me répondit « ça va aller Matthias. Se n’est pas dramatique d’avoir la tête qui tourne après s’être relevé trop vite. » Phrase qui me fit acquiescer. Elle n'avait pas tord. Plusieurs personnes ressentaient ce genre de malaise, malade ou non, lorsqu'ils se relevaient trop vite! Cependant, peu d'entre eux continuaient à avoir la tête qui tourne et le coeur battant la chamade par la suite. D'un sourire se voulant gentil, je dis «Vous avez raison ...» et daigna enfin la regarder droit dans les yeux.

Cette femme, je l'adorais. Elle était douce, chaleureuse, gentille ...Elle me faisait penser énormément à ma mère biologique. Cela en était même presque effrayant, disons!

Pour faire la discussion, j'entamai de la questionner en demandant «Comment allez vous, aujourd'hui, madame Turner?» Je pouvais me permettre de poser la question en premier puisque depuis un temps, on se voyait assez régulièrement pour se sentir quand même relativement proche, l'un et l'autre. Je m'inquiétais pour elle dans un sens, tout comme elle s'inquiétait pour moi d'une autre façon. J'étais même réellement curieux d'avoir la réponse. J'espérais fortement qu'elle ne me mentirait pas ...Comme je le faisais quelques fois pour tenter de diminuer mon problème à ses yeux.

En la questionnant, je tentais aussi de me calmer lentement. Cette histoire de visite quotidienne me pesait énormément et j'étais toujours dans la crainte d'une mauvaise réponse. Je n'étais pas sorti du bois, disons ...J'avais conscience que mon futur allait être chargé de beaucoup d'embûches, mais souhaitait naïvement qu'elles ne soient pas si grosses que ça ....

De plus, je venais de rencontrer une jolie jeune femme ...et même si je tentais désespérément de l'éloigner de moi, c'était impossible. Elle me revenait toujours et j'avais de plus en plus de mal à refuser de la voir. Sa présence me rendait en quelque sorte, plus heureux que je ne l'avais jamais été au paravent.

Toujours rester positif. C’est une chose que mon père m’a rapidement enseigné quand j’étais en âge de comprendre la signification de ces mots. Il me disait que même si ma mère n’étais pas là que lui il serait toujours là à mes cotés pour m’épauler dans mes choix. Quand on a une pathologie cardiaque il faut apprendre à rester positif, à aller de l’avant. Si on commence à se résigner et à baisser les bras c’est la fin des haricots. En aidant Matthias à se rallongé j’ai bien sentis que sa respiration et que sont rythme cardiaque étaient assez rapide. Voir trop rapide au gout de certains de mes collègues mes à mes yeux c’est encore dans une bonne moyenne. Je sais que Matthias est effrayé. Je le laisse parlé. Il me pose des questions. Parfois il me fait vraiment penser à un ami de mon père qui était psychologue. C’est avec douceur et calme que je dis

« Bien sur que j’ai raison. Je ne connais pas tout mais dans certains domaines il faut apprendre à me faire confiance. Pour répondre à votre question Matthias je vais bien mais j’ai peur. Mon ami que j’ai connu sur Internet vous savez Ceylan, vient de débarquer chez moi. Je ne suis pas doué pour faire la cuisine je ne sais pas la faire du tout et il faut que je lui parle de mon ancien problème cardiaque avant qu’il monte sur ses grands chevaux en découvrant la cicatrice que j’ai. »

Je n’ai pas pour habitude de me confier à quelqu’un mais en Matthias, bien qu’il soit un patient nous avons apprit à nous faire confiance l’un à l’autre et à être sincère quand il est question de son problème. Avant qu’il parle je reprend avec beaucoup de douceur

« Maintenant j’ai une question à poser, et le but du jeu est de me répondre la vérité car de toute manière je l’a connaîtrais tôt ou tard. Est ce que depuis la dernière crise avez vous ressentit d’autres douleurs au niveau du thorax Matthias? »

J'avais eu raison de la questionner sur comment elle allait, puisqu'elle me confia « Bien sur que j’ai raison. Je ne connais pas tout mais dans certains domaines il faut apprendre à me faire confiance. Pour répondre à votre question Matthias je vais bien mais j’ai peur. Mon ami que j’ai connu sur Internet vous savez Ceylan, vient de débarquer chez moi. Je ne suis pas doué pour faire la cuisine je ne sais pas la faire du tout et il faut que je lui parle de mon ancien problème cardiaque avant qu’il monte sur ses grands chevaux en découvrant la cicatrice que j’ai. » Ce qui me porta à penser à Mila. Seulement, de mon côté, je me refusais totalement le droit de la voir ainsi, comme une copine. Je n'étais pas comme Mme Turner que son problème était réglé depuis longtemps ...Non. Le miens était actuel bien que je savais qu'un problème cardiaque était enclin au récidive, je ne m'inquiétais pas trop pour elle, à ce niveau. Je savais qu'elle était forte, beaucoup plus que moi, disons ...

J'allais parler quand elle m’interrompit « Maintenant j’ai une question à poser, et le but du jeu est de me répondre la vérité car de toute manière je l’a connaîtrais tôt ou tard. Est ce que depuis la dernière crise avez vous ressentit d’autres douleurs au niveau du thorax Matthias? » C'est en la regardant avec un mince sourire aux lèvres que je dis en évitant pour l'instant sa dernière question «Ce n'est pas un problème, la cuisine ...Si vous voulez, je vous montrerai des trucs. Je me débrouille assez bien même si je ne suis pas un grand chef!» Puis mon regard se porta quelques secondes sur la cicatrice qu'elle arborait sur sa poitrine et, rougissant quelque peu je lui dis doucement «Il comprendra si il vous aime vraiment ...Il sera même heureux d'avoir la chance de vous connaître, étant donné votre passé qui aurait pu se terminer plus tôt que prévu.» Je disais cela, je l'espérais pour elle. Pour moi, c'était autre chose. Je n'y croyais pas ou du moins, je ne voulais pas amener quelqu'un d'autre dans ma misère. Je m'en sentirais trop coupable.

Pour sa dernière question, il était évidant qu'elle allait s'en apercevoir tôt ou tard ...Donc soupirant, je déposai mon regard vers le plafond en hochant de la tête et en disant «Souvent ...Même ce matin. C'est plus fréquent à mon réveil, je dirais ...Pourtant je suis calme! et c'est dans mon lit que ça me prend ...» Intimidé, je rougis une deuxième fois et me passai deux mains au visage comme pour effacer l'orgueil. J'avais si honte, d'être ainsi! Tout ce que je voulais était de vivre normalement, comme les autres. Avoir une copine, être bien. Ne repousser personne. Ne pas avoir à me soucier de faire mal aux gens que j'aime sans le vouloir. Cela me perturbait nuits et jours et je m'en rendais presque malade à force de constamment y penser.

Savoir noyer un poisson est tout un art. Certaines personnes y sont spécialiste. Moi par exemple quand je veux changer de sujet je m’arrange à le faire de façon détourner pour que mes interlocuteurs pensent à autres choses et oublis leur ancienne conversation. Matthias semble être aussi un spécialiste dans le domaine. Mais seulement comme dirais mon père on n’apprend pas à un vieux singe à faire la grimace. Dans son discours j’apprend au moins que lui arrive à faire de la cuisine comestible. C’est en continuant à le fixer qu’il poursuit pour enfin répondre à ma question. Donc c’est le matin que ça lui arrive, au réveil. C’est au bout d’un moment que je me décide à prendre la parole avec beaucoup de douceur et de calme

« Mon passé ne c’est pas terminé plutôt que prévus car je n’ai jamais baissé les bras, quand on me disait que c’était la fin j’envoyais les médecins balader quand je ne le faisais pas je leur balançais dans la tête la télécommande ou ce qui était à ma portée. Même s’il y a des matin où rien nous motive il faut se lever et continuer de croire. Croire en l’espoir, croire en la vie tout simplement. Se n’est pas facile mais les alliés sont précieux. Ils sont toujours là à n’importe qu’elle heure du jour et de la nuit. Il faut se dire que la vie n’est pas finit. »

Voilà je l’ai dit, toutes ses paroles que Cris me disait quand j’était petite et que je voulais m’enfuir loin de l’hôpital. Aujourd’hui je lui dois une fière chandelle. Si je suis la personne que je suis c’est grâce à elle en grande partie. Je reprend avec calme et douceur

« Je serais heureuse que vous me montriez certains petits trucs en cuisine. Mais avant toute chose on va essayer de savoir pourquoi ces douleurs et cette gêne est là aux petits matins. Ce que j’ai a proposé ne va certainement pas vous plaire Matthias mais j’aimerais que vous restiez en observation branchez à un ECG pendant une nuit. Seulement une nuit. »

Quelle force de caractère, n'empêche! Je l'admirais énormément pour tout ce qu'elle était. « Mon passé ne c’est pas terminé plutôt que prévus car je n’ai jamais baissé les bras, quand on me disait que c’était la fin j’envoyais les médecins balader quand je ne le faisais pas je leur balançais dans la tête la télécommande ou ce qui était à ma portée. Même s’il y a des matin où rien nous motive il faut se lever et continuer de croire. Croire en l’espoir, croire en la vie tout simplement. Se n’est pas facile mais les alliés sont précieux. Ils sont toujours là à n’importe qu’elle heure du jour et de la nuit. Il faut se dire que la vie n’est pas finit. » Puis j'eus un léger sourire au coin des lèvres. Cela ne m'étonnait pas du tout, venant d'elle. Je l'imaginait bien balancer la télécommande à la tête du médecin, quand le diagnostic ne lui plaisait pas. Elle semblait toute douce et mignonne ...mais elle ne se laissait pas marcher sur les pieds, ça c'était sur!

Amusé, je dis «Vous en aviez, du caractère! Moi-même je n'aurais pas osé ...» puis reprenant un ton un peu plus neutre, je continuai «Vous avez eu cette force de vous battre jusqu'au bout ...C'est admirable.» et certes, ce l'était. Pour l'instant, je me laissais un peu dépérir par la vie. Je n'avais plus ce désir aussi fort de vivre, comme avant. Parfois, j'avais même envie d'arrêter. De tout laisser tomber et de ne pas me battre si je sentais qu'un malaise allait arriver bientôt. Tout me bloquait. Tout. Ce n'était peut-être que des limites fictives que je m'étais crée, mais peu importe, elles étaient bien là et me barraient bien des options. Surtout l'amour. Je craignais très fort d'aimer, et d'être aimer. Pourtant, les gestes que je posais avec Mila ne concordaient pas avec mes idées. Je ne me comprenais plus ...J'étais perdu.

Lorsqu'elle reprit par contre, je crus halluciné « Je serais heureuse que vous me montriez certains petits trucs en cuisine. Mais avant toute chose on va essayer de savoir pourquoi ces douleurs et cette gêne est là aux petits matins. Ce que j’ai a proposé ne va certainement pas vous plaire Matthias mais j’aimerais que vous restiez en observation branchez à un ECG pendant une nuit. Seulement une nuit. » Je savais que j'aurais dû me la fermer! Hors de question que je reste à l'hôpital pour la nuit! Je venais d'y passer trop de semaines, déjà! J'en avais marre!

Aussitôt, je me relevai sur mes coudes en la regardant d'un air bête et dit «Vous n'êtes pas sérieuse? Jamais je resterai! Je viens faire mes tests et c'est tout!» puis impulsivement, je me relevai complètement en reprenant mes vêtements. Je fulminais de rage, pour ce qu'elle venait de me dire! Branché à un ECG ...Plus jamais! mais avec tout cela, je n'avais pas remarqué que je m'étais mis à trembler sérieusement et que mon coeur battait fort, trop vite et parfois même, sautait des bonds dans ma poitrine. C'est en me penchant pour prendre mes souliers qu'un léger malaise me prit. J'eus seulement le temps de me rendre jusqu'à une poubelle pour ensuite vomir douloureusement. Je tenais les bords de celle-ci fermement entre mes doigts, au point tel que mes jointures en devinrent blanches. Je ne pouvais plus lever mes yeux vers Turner car ma vue s'était embrouillé de larmes mais je pouvais la sentir s'approcher de moi. Au bout du rouleau, et d'une voix lente et faible je dis «J'ai....j'ai rencontré ...Une femme ...Une ...» puis, sentant mes jambes devenir molles, je m'appuyai les deux mains contre le comptoir afin de me tenir au mieux sur pieds.

Mon père le disait que j’avais du caractère. Pour lui il aimait bien rajouter que c’était de ma mère que je tenais ce petit coté rebelle. Moi personnellement je ne sais pas de qui je le tiens mais je sais en revanche qu’il est bien ancré en moi comme s’il avait été gravé au fer rouge. Le fait d’avoir émit l’hypothèse à Matthias de passer une nuit à l’hopital n’a pas été la meilleure chose que j’ai trouvé sauf de le mettre en pétard. Mais se n’étais pas mon intention première. Je le laisse se lever sans chercher à le retenir. Je le vois se précipiter vers la poubelle c’est tout doucement que je m’approche dans son dos. Je le laisse vomir en mettant ma main autour de son poignet je peux sentir son pouls vraiment très rapide. Lentement il arrive à articuler quelques mots concernant une femme qu’il avait rencontré. Avant de répondre quoique ce soit je vais chercher un fauteuil roulant juste à coté et je le place derrière Matthias. Afin de le forcer à s’assoire je le fais buter contre la pliure de ses genoux afin de déclencher le réflexe. Par le suite je me mets accroupit pour me retrouver à sa hauteur face au fauteuil tout en gardant ma main autour de ses poignets je dis avec calme et douceur


« C’est bien de faire une rencontre. Pour la nuit si l’hôpital c’est non ça sera chez vous ou dans un autre lieu, si vous y tenez vraiment. Il nous faut vraiment cet ECG pour comprendre ce qu’il se passe. »

Le cœur de Matthias continue de battre rapidement. Il faut que je le ralentisse avant qu’il ne s’emballe encore plus rapidement en créant une crise et une perte de connaissance. De ma main droite je commence à faire un massage carotidien au niveau de son cou tout en continuant de parler avec douceur et calme

« Votre rythme cardiaque va revenir doucement à la normal. S’il vous plait avant de chercher à vous enfuir laisser moi faire mon travail Matthias. Je ne suis pas votre ennemis. »

Je paniquais, j'avais mal. Vomir avait toujours été quelque chose qui me répugnait réellement. J'avais peine à respirer entre chaque hauts le coeurs mais la douceur de la main de madame Turner autour de mon poignet réussit à m'apaiser quelque peu. Cette femme était une véritable soie.

Cependant, je n'eus rien le temps de voir que je me retrouvais déjà assis dans une chaise roulante. Elle se pencha alors devant moi et, tout en gardant ses mains autour de mes poignets dit « C’est bien de faire une rencontre. Pour la nuit si l’hôpital c’est non ça sera chez vous ou dans un autre lieu, si vous y tenez vraiment. Il nous faut vraiment cet ECG pour comprendre ce qu’il se passe. » mais j'avais si peine à me concentrer, que je ne pu lui répondre immédiatement. Mon regard angoissé était fixé sur sa chemise quand elle leva sa main droite pour la porter à mon cou, en commençant un massage carotidien tout en disant « Votre rythme cardiaque va revenir doucement à la normal. S’il vous plait avant de chercher à vous enfuir laisser moi faire mon travail Matthias. Je ne suis pas votre ennemis. » et peu à peu, je me sentis légèrement mieux. Mon rythme s'était ralenti et je pouvais maintenant me concentrer sur mes pensées et sur ce qu'elle avait dit.

Cependant, ce petit malaise m'avait terrifié et des larmes montèrent à mes yeux. Larmes que je refusais totalement de laisser couler devant quiconque. Triste, je dis d'une voix toujours aussi faible «Ok ...ok ...Une nuit, pas plus.» Je me voyais pas trimbaler une machine avec moi jusqu'à mon domicile. Quelqu'un pouvait bien venir cogner à ma porte, et je n'avais pas du tout envie de tomber dans les explications.

Je me sentais maintenant mal à l'aise de m'être emporté à ce point, devant elle. Ce pourquoi je relevai mon regard pour le déposer dans le siens et dit «Pardonnez-moi encore ...Je sais que vous voulez seulement faire votre boulot ...» mais étrangement, en parlant, je me rendis compte que tout cela m'avait épuisé et je n'avais plus qu'un envie; celle de me coucher. J'étais bien, assis comme ça ...mais je voulais être allongé. J'en ressentais le besoin.

Je me relevai donc lentement et embarqua dans le lit sans dire mot, comme résigné à ce que je devais et allait subir. Heureusement qu'elle avait été là, encore une fois. Il se promettait d'être plus poli avec elle, à l'avenir. Elle ne méritait pas qu'on s'emporte ainsi devant elle. Mme Turner avait déjà assez souffert dans son passé. Maintenant elle méritait qu'on lui fasse des sourires. C'est donc en étirant mes lèvres d'un sourire semi-forcé que je hochai de la tête en lui faisant comprendre que j'étais d'accord avec son plan. Que j'adhérais, malgré moi.

Avoir peur d’une maladie est tout a fait normale même si on vit depuis plusieurs années avec elle on sait qu’elle est présente et qu’à tout moment elle peut nous rendre encore plus malade et nous empêcher de continuer une vie normalement. Quand on est malade on a plus de vie sociale. La plupart de nos amis nous tournent le dos. Ils préfèrent nous rejeter plutôt que d’apprendre à nous connaître. Ils y a aussi les autres qui nous donnent la nausées avec leur pitié débordante qui nous étouffe et qui nous empêche de respirer normalement. Je connais tout ces sentiments et ces réactions. J’avais la chance d’avoir Cris avec moi. Elle seule me comprenait. Quand elle me regardait il n’y avait pas de pitié. Au fur et à mesure que j’effectue mon massage carotidien je sens le rythme cardiaque de Matthias revenir peu à peu à la normal. Il parle. Sa voix semble plus apaisé. Sur son visage la fatigue peut se voir. C’est normal, quand le cœur s’accélère nos réserves s’épuise plus rapidement. Je le laisse se lever et aller s’allonger sur le lit. Je remets le fauteuil contre le mur tout en disant avec calme et douceur

« Pour la nuit ça sera à vous de décider de la date Matthias. Ce soir se n’est pas une bonne idée. De plus vous êtes vraiment épuisé et les résultats seraient faussés. Il faut vous reposer. Vous en avez besoins. »

Je m’avance du lit. J’attrape la télécommande de celui ci avant de reprendre tout en fixant Matthias

« Pour éviter d’autres crises dans les prochaines minutes il vaut mieux s’allonger à l’horizontale c’est pour ça que je vais baisser le dossier où repose votre tête. »

Tout en expliquant c’est ce que je fais. Une fois la manœuvre effectué je remet la télécommande à sa place et je reprends avec douceur et calme

« Je vais vous laisser vous reposer Matthias. Je reviendrais plus tard et on programmera de façon officiel cet ECG de nuit. »

Je ressentais une forte fatigue mais aussi, l'envie d'en finir avec ces tests. Mon lit me manquait péniblement à cet instant. « Pour la nuit ça sera à vous de décider de la date Matthias. Ce soir se n’est pas une bonne idée. De plus vous êtes vraiment épuisé et les résultats seraient faussés. Il faut vous reposer. Vous en avez besoins. » Elle avait sans doute raison, encore une fois. Je n'étais pas au meilleur de ma forme et si je voulais que les résultats soient à leurs meilleurs pour ma condition, je devais être reposé.

Je hochai donc de la tête et dit «D'accord ...» avant qu'elle ne reprenne en disant « Pour éviter d’autres crises dans les prochaines minutes il vaut mieux s’allonger à l’horizontale c’est pour ça que je vais baisser le dossier où repose votre tête. » et effectivement, elle venait de baisser la tête du lit pour que je sois encore plus confortable. Soupirant d'aise, je me permis de lui envoyer un petit sourire mignon qui disait clairement un merci mais mon sourire s'effaça lentement quand elle dit « Je vais vous laisser vous reposer Matthias. Je reviendrais plus tard et on programmera de façon officiel cet ECG de nuit. » Non ...Je ne voulais pas tarder, ici! Fronçant les sourcils, je dis «Non, Mme Turner, svp. Ne partez pas ...Je ...Je veux pas m'attarder ici. » puis, timidement, je rougis en continuant «Je ne veux pas non plus me retrouver seul ...» Si elle m'obligeait à rester ici, seul, dans cette pièce, je partirais. On planifierait un prochain rendez-vous et je partirais.

De plus, je savais que Mila allait vouloir me voir ce soir ...et que même si au début je refuserais, je finirais par accepter. Même si cette relation était difficile pour moi, d'un sens elle me faisait du bien. C'était inexplicable. Je voulais la voir et je ne voulais pas ...Elle me rendait heureux, mais me blessait aussi. Ce n'était jamais intentionnel ...Elle ne s'en rendait même sans doute pas compte, mais n'empêche, elle me blessait. Je commençais à ressentir quelques sentiments pour elle que j'avais toujours refouler en moi. Je m'étais promis de ne jamais plus tomber en amour et pour moi ...C'était très difficile maintenant de suivre mon conditionnement.

«Finissons en maintenant, je vous en pris. Je promet que je ne me lèverai plus aussi brusquement. C'était idiot de ma part, je l'avoue ...» Je la suppliais presque de ne pas quitter cette pièce, en prononçant ces mots. Je désespérais de quitter l'hôpital et de retrouver mon appartement. Il me tardait de retrouver mon lit et de m'y coucher pour me réveiller qu'au lendemain.

Certains de mes collègues pensent de moi que je m’investit trop pour mes patients. Pour eux je suis incapable de mettre de distances. Mais comment pouvons nous être sans cœur et être indifférente à ses personnes qui passent les portes de ce service? Je ne sais pas si c’est possible. Même les personnes qui se disent s’en cœur et indifférent s’investisse pour leur patient. Qu’ils le veulent ou non il ne sont pas aussi indifférent au monde que les entourent. Matthias ne semble pas vouloir rester seul dans cette chambre. C’est au bout d’un moment que je dis avec douceur et calme

« Moi je veux que vous, vous reposez avant de sortir de cet hôpital. Je veux bien rester un peu ici. »

Je prend une chaise sur laquelle je m’assois tout en regardant Matthias. Je comprend ce qu'il peut ressentir tout de suite maintenant. Le fait d'avoir ces crises à répétition veut dire que sa maladie veut gagner plus de terrain. C'est effrayant cependant il ne faut pas qu'il baisse les bras. Non il faut qu'il se batte, la tête haute et qu'il croit à la vie. Il paraît si fatigué, au bout du rouleau. Je voudrais tellement l’aider. C’est au bout d’un petit instant que je reprend doucement et calmement

« C’est vraiment important de se reposer avant de retourner gambader à droite et à gauche surtout si vous voulez passer du temps avec cette fameuse femme. Vous devez vous montrer sous votre plus beau jour. »

Je me lève et je vais baisser les store afin de plonger la chambre dans la pénombre je reviens m’asseoir avant de reprendre avec beaucoup de douceur

« ça serait mieux si vous aviez une personne pour vous ramener chez vous tout à l’heure. Puis-je appeler quelqu’un? »

J'avais peur de rester seul, car je craignais de faire une autre crise. Malgré tout, malgré que parfois j'aie tendance à baisser les bras, j'avais une peur horrible de la mort. Je ne voulais pas mourir, pas si jeune ...

Au bout d'un moment, Mme Turner dit « Moi je veux que vous, vous reposez avant de sortir de cet hôpital. Je veux bien rester un peu ici. » Je me sentais égoïste de lui demander de rester. Moi-même, je ne voulais pas! Je senti ma gorge se nouer et c'est au moment où j'ouvre la bouche pour dire quelque chose qu'elle reprend en disant « C’est vraiment important de se reposer avant de retourner gambader à droite et à gauche surtout si vous voulez passer du temps avec cette fameuse femme. Vous devez vous montrer sous votre plus beau jour. » Elle avait eu la gentillesse de se tirer une chaise pour s'asseoir tout près de moi.

Le regard que je lui portai alors était ampli de remerciements. Les yeux humides, je les essuyai du revers de ma main avant de dire «Vous n'êtes pas obligés ...et ...et je ne veux pas nécessairement passer du temps avec elle. Je ...enfin ...Je ne peux pas.» J'avais accentué le «peux» pour qu'elle comprenne que c'était relié à ma maladie.

Elle se releva ensuite pour fermer les rideaux, gestes que j'appréciai malgré tout et elle revint par la suite en disant « ça serait mieux si vous aviez une personne pour vous ramener chez vous tout à l’heure. Puis-je appeler quelqu’un? » Je la regardai de nouveau, le regard presque vide en disant «Non, personne. Je veux que personne le sache. Je prendrez le taxi ...Ça ira.» Réellement personne le savait encore. J'avais fais gaffe, sur ce coup. Je désirais garder une bonne image de moi. Fort et sans faille. J'étais tout de même psychologue ...Si mon union ou mes patients apprenaient tout ce que je vie, ma carrière serait probablement fichue! Haussant les épaules en voyant qu'elle semblait désolé par ma remarque, je dis rapidement «Ça me va parfaitement ainsi, vous savez. Au moins ...Je ne blesserai personne.» et je croyais mes propos. J'y croyais dur comme fer. Ce n'était pas pour rien d'ailleurs, que je tâchais d'éloigner Mila de moi, avant qu'elle ne s'accroche trop et qu'elle soit peiné si jamais je venais à mourir. Ainsi, je n'inquiétais personne. Je gardais mes relations stables et jouait celui à qui tout sourit dans la vie! Tel était ma philosophie ...Philosophie de merde, oui.

Mordillant ma lèvre, je me rendis compte que j'en avais peut-être un peu trop dit. Du coup, je me sentais un peu plus réveillé, dû au remord que je ressentais à l'instant. L'envie de dormir m'avait presque entièrement quitté et je me sentais prêt pour cet examen.

Tournant ma tête vers Turner, je lui dis «Ne vous en faites pas pour moi. Vous n'avez pas le droit, selon le code déontologique.» puis, souriant doucement, je respirai un bon coup en regardant le plafond et dit «Malgré tous vos efforts, je ne pourrai pas dormir, madame ...» j'étais calmé, je me sentais mieux. Tout me semblait bon pour reprendre les examens et en finir au plus vite.

Dans la vie rien est impossible. Il suffit d’y croire, mon père disait toujours que quand on voulais quelques choses il fallait se donner tout les moyens de le pouvoir. Tout est une question de volonté. On a pas le droit d’abandonner. Matthias semble mettre son problème cardiaque comme un obstacle à une femme. Je ne dis pas que c’est facile mais il faut aller de l’avant, il faut croquer la vie à pleine dents. La voix de Matthias semble totalement découragé. Comme s’il c’était déjà crut vaincu avant de combattre. C’est avec beaucoup de douceur et de calme dans la voix que je dis

« Ne pas pouvoir faire quelques choses ou avoir peur de le faire? D’accord vous êtes malade, vous devez passer beaucoup de temps dans un hôpital mais est ce que tout ça vaut le coup de se priver du bonheur d’une rencontre? Tout le monde à droit au bonheur y compris vous Matthias. Je ne dis pas que ça sera facile tout les jours mais il faut aller de l’avant. Si j’étais votre mère je me ferais un plaisir de vous le faire comprendre. »

Je n’ai jamais eu la chance d’avoir une mère présente pour moi. Enfant, je parlais avec mon père. À mes yeux il faisait le rôle de ma mère en même temps que celui du père additionné à celui de confident. Je reprend au bout d’un moment avec beaucoup de douceur et de calme

« Vous avez le droit au bonheur Matthias. Les prochains mois risquent d’être difficile, il ne faut pas se terrer dans la solitude de peur de faire souffrir les personnes de votre entourage. Je ne dis pas de le crier dans les rues mais simplement de croire en vos véritables amis et en cette femme, en cette histoire qui pourrait commencer. »

Un sourire rassurant s'affiche sur mon visage. Si seulement je pouvais aider Matthias à de donner confiance en lui.

Je décourageais aussi car je n'aimais pas la personne que j'étais devenu. Avec Mila, je jouais clairement un rôle. Celui de l'homme à qui tout sourit. Heureux, honnête ...Parlant d'honnêteté, je n'étais pas plus franc qu'un politicien avec elle! Je ne disais pratiquement rien sur mon passé, ni ne mentionnait autre en rapport à celui-ci. Elle savait que j'étais psychologue ...Oui. Elle ne savait toujours pas par contre que j'avais eu une enfance difficile. Je n'aimais pas que l'on ait pitié de moi. Ça me répugnait.

Cependant, avec Turner, je sentais que je pouvais être moi-même dans la limite du convenable. J'avais le droit de démontrer ma peine et mes angoisses car je savais qu'elle me comprendrait pour avoir passé par un chemin relativement semblable au miens, étant plus jeune.

Je lui avais confié bien des choses, en peu de minutes ...Elle me répondit alors, d'un ton doux et calme « Ne pas pouvoir faire quelques choses ou avoir peur de le faire? D’accord vous êtes malade, vous devez passer beaucoup de temps dans un hôpital mais est ce que tout ça vaut le coup de se priver du bonheur d’une rencontre? Tout le monde à droit au bonheur y compris vous Matthias. Je ne dis pas que ça sera facile tout les jours mais il faut aller de l’avant. Si j’étais votre mère je me ferais un plaisir de vous le faire comprendre. » Si elle était ma mère, je serais l'homme le plus heureux du monde. Si douce et gentille ...Un enfant ne pourrait rêver mieux! Elle reprit cependant avant que je n'aie eu le temps de placer un mot, en disant « Vous avez le droit au bonheur Matthias. Les prochains mois risquent d’être difficile, il ne faut pas se terrer dans la solitude de peur de faire souffrir les personnes de votre entourage. Je ne dis pas de le crier dans les rues mais simplement de croire en vos véritables amis et en cette femme, en cette histoire qui pourrait commencer. » et je fronçai les sourcils. Elle avait sans doute raison, mais c'était plus fort que moi. Je devais protéger les autres de la peine que je leur donnerait en avouant mon problème. Surtout à Mila ...Mila qui, si naïve et heureuse dans la vie, en serait probablement brisée à jamais. C'est d'un voix mal assuré que je dis «Turner ...J'ai peur de le faire. J'ai peur ...du rejet. Que lorsqu'elle l'apprendrait, me rejetterait ...Je crois qu'il serait impossible pour moi, de le supporter. Vous comprenez?» et je la regardai de mes yeux triste et déçu par la vie. «Elle est si heureuse ...que je ne voudrais pas la briser ou même, la faire pleurer.» puis, sentant ma gorge se nouer à nouveau, je respirai un bon coup en disant «C'est une bonne personne qui mérite d'aimer la vie et de s'épanouir avec quelqu'un en santé, Turner. Je sais que j'aurais le droit d'aimer aussi ...mais je me trouverais égoïste d'emporter quelqu'un d'autre dans cette histoire. Quelqu'un qui ne le mériterait pas.» J'avais maintenant peine à respirer tant l'envie d'éclater en sanglot ou de crier de rage m'insupportait.

Le regard fixé au plafond et les yeux baignant dans mes larmes, je demandai après m'être passé lentement la langue sur les lèvres, dans un moment de réflexion «Si la situation était inversée ...Si vous étiez à ma place et Ceylan à celle de Mila ...Seriez-vous capable de vivre une relation de couple épanoui malgré tout?»

Tout le monde à peur de quelques choses. L’amour fait peur même pour quelqu’un en bonne santé. C’est ainsi et on ne peut pas aller contre. La peur fait partie de nous chaque jour. C’est avec elle que nous devons apprendre à cohabiter et à marcher ensemble cote à cote sur le long fil de la vie. J’écoute les paroles de Matthias. Je comprend sa souffrance et sa peur. Je ne peux pas le blâmer pour ce qu’il ressent au plus profond de lui. Il me retourne la question. Si j’étais à sa place. J’attends qu’il se calme un peu avant de dire avec douceur et calme

« Si j’étais à votre place Matthias j’irais vers la femme que j’aime. On ne choisit pas l’amour mais c’est l’amour qui nous choisit. Avec les bons mots si les sentiments sont réciproque la femme pour qui vous avez des sentiments comprendra et ne vous abandonnera pas. Il ne faut pas toujours se dire qu’il existe cette épée de Damoclès au dessus de sa tête car sinon autant demandé que l’on vous mettes dans le cercueil tout de suite. »

Je ne cherche pas à être méchante non je veux simplement faire comprendre à Matthias qu’il faut qu’il aille de l’avant, qu’il n’utilise pas sa maladie comme barrière à ses sentiments. Au bout d’un moment je reprend doucement et calmement

« Je trouve que la femme que vous aimez à beaucoup de chance de vous connaître Matthias. Avant mon opération j’ai eut une relation. Je vous l’accorde j’étais encore gamine à l’époque mais j’étais vraiment heureuse. »

Un sourire rassurant apparaît sur mon visage. Je prend la main de Matthias dans la mienne avant de reprendre.

« Il faut avoir confiance Matthias. Vous allez vivre vieux pour connaître les déambulateur et la bouillis car vous n’aurez plus de dents pour mâcher les aliments »

J'étais angoissé, certes, à l'idée de devoir le dire à Mila tôt ou tard. J'avais l'impression que j'allais gâcher son innocence, même voir sa vie! Que j'allais tuer ce qu'il y avait d'heureux en elle ...Oui j'avais peur. Très peur. Ses yeux d'un bleu profond ne pouvaient pas pleurer ...Je n'avais pas le droit de lui faire cela, à mon avis ...« Si j’étais à votre place Matthias j’irais vers la femme que j’aime. On ne choisit pas l’amour mais c’est l’amour qui nous choisit. Avec les bons mots si les sentiments sont réciproque la femme pour qui vous avez des sentiments comprendra et ne vous abandonnera pas. Il ne faut pas toujours se dire qu’il existe cette épée de Damoclès au dessus de sa tête car sinon autant demandé que l’on vous mettes dans le cercueil tout de suite. » Elle m'avait saisi par ses paroles.

Peut-être qu'intérieurement parfois rêvais-je de mourir? Non, je craignais trop de souffrir ...mais au fond de moi, je me sentais déjà mort. Vidé d'énergie et l'âme pourrit par l'angoisse. Seulement, elle m'avait fait réfléchir. Avant de rencontrer Mila, je me sentais légèrement plus fade que maintenant. Je me réveillais chaque matins toujours plus déçu d'avoir survécu à la nuit. J'étais souvent en retard à mes rendez-vous médicaux car je procrastinais d'y aller. Aujourd'hui par contre, mes pieds m'avaient guidés tout seul vers le bureau du médecin. Je n'avais pas encore réalisé avant maintenant que j'y étais venu pour Mila, et non pour moi. Inconsciemment, j'avais eu envie d'être bien pour elle. Cette femme m'avait poussé vers le meilleur chemin possible, même si n'en savait rien! Alors oui ...Oui. On s'était vu quelques fois depuis, mais je commençais déjà à développer de forts sentiments pour elle. Sentiments assez puissant pour me donner envie de me prendre en main un peu.

« Je trouve que la femme que vous aimez à beaucoup de chance de vous connaître Matthias. Avant mon opération j’ai eut une relation. Je vous l’accorde j’étais encore gamine à l’époque mais j’étais vraiment heureuse. » et j'eus un léger sourire au moment où je la sentis prendre ma main en me disant « Il faut avoir confiance Matthias. Vous allez vivre vieux pour connaître les déambulateur et la bouillis car vous n’aurez plus de dents pour mâcher les aliments » . Sur ce coup, je ne pu m'empêcher de rire. «J'aimerais tant vivre aussi vieux ...mais vous savez comme moi que c'est impossible.» Une personne comme moi ne vivait pas aussi longtemps, non! J'espérais au moins secrètement avoir la chance de fonder une famille et d'aimer ma futur femme plus que tout, avant de rendre mon dernier souffle!

En désignant une fausse épée au dessus de ma tête, je dis «Cette épée, Turner ...» et je soupirai avant de reprendre «Quoique je fasse ou dise, elle sera toujours là. Je connais les résultats des autres médecins pour les avoir entendus discuter dans le corridor, lorsque j'étais encore alité comme patient.» Je pris alors une voix d'un vieux médecin en disant «Ce jeune homme ne vivra pas cent ans, je vous le garanti! ...Pas plus de quarante, à mon avis!» Mon visage changea peu à peu de la moue sérieuse du vieux docteur, à ma tête habituelle version attristé. Je fronçai légèrement les sourcils en disant «Cette femme ...Mila ...Elle me rend heureux. Je la rend heureuse aussi par ma présence. Pour l'instant j'en resterai ainsi avec elle. Je ne lui avouerai pas mes sentiments, ni lui dirai ce que j'ai.» Dans un geste doux, je lui serrai la main qui était déjà dans la mienne et conclus en demandant curieusement mais timidement «Vous avait-il supporté durant votre opération?»

L’espérance de vie d’un individu ne cesse pas d’augmenter. Cette augmentation peut s’expliquer par les progrès de la médecine mais pas uniquement. Le facteur environnementale compte aussi. La qualité de vie c’est amélioré durant les vingt dernières années. Il y a vingt ans on disait à un cancéreux qu’il lui restait que deux mois à vivre. Aujourd’hui nous pouvons lui dire qu’il peut vivre avec le cancer sans donner de délais. Parfois même notre corps peut faire disparaître une tumeur de façon inexpliqué. Matthias semble s’être déjà condamné alors qu’il devrait se dire que chaque jours il gagne un peu plus son combat contre sa maladie. Au bout d’un moment je dis avec beaucoup de douceur et de calme dans le ton de ma voix

« Une chose certains c’est que vous n’êtes pas un dinosaure donc votre espérance de vie est dans les cent ans et non guère plus. Rien n’est impossible. Il y a 100 ans l’espérance de vie d’une personne en bonne santé ne dépassait guère les quarante ans mais aujourd’hui la médecine fait des progrès et l’hygiène de vie est de meilleure qualité. De plus j’ai pour philosophie que nous continuons toujours à vivre dans les cœurs des personnes qui nous sont chers. Tel une flamme éternelle qui ne s’éteindra que le jour où on cessera de penser à nous. »

Un sourire s’affiche sur mon visage en entendant Matthias imiter un de mes supérieurs. Il devrait faire du théâtre. Je reprend avec calme une fois qu’il eut terminé

« Quand j’avais dix ans les médecins de cet hôpital ceux qui n’avaient plus trop de cheveux sur la tête disait que je ne survivrais pas à l’opération que mes proches devaient l’accepter et se préparer à la fin et maintenant quand je croises ces mêmes médecins je leurs ressors leurs propos de l’époque. C’est parfois amusant de les entendre dire que je suis une exception. Car si on regarde les patients chronique de cet hôpital il y a de plus en plus d’exceptions. »

Son timbre de voix réussissait à m'apaiser. Elle était douce et calme, tout ce qu'il me fallait pour le moment. Elle me rassurait et je me sentais compris ...Cependant j'avais du mal à adhérer à son positivisme. J'étais trop dans la négative pour l'instant, pour comprendre entièrement le sens de ses propos. « Une chose certains c’est que vous n’êtes pas un dinosaure donc votre espérance de vie est dans les cent ans et non guère plus. Rien n’est impossible. Il y a 100 ans l’espérance de vie d’une personne en bonne santé ne dépassait guère les quarante ans mais aujourd’hui la médecine fait des progrès et l’hygiène de vie est de meilleure qualité. De plus j’ai pour philosophie que nous continuons toujours à vivre dans les cœurs des personnes qui nous sont chers. Tel une flamme éternelle qui ne s’éteindra que le jour où on cessera de penser à nous. » Une flamme éternelle ...Oui. mais si je ne voulais pas vivre éternellement dans le coeur d'une personne par simple soucis de lui épargner la souffrance d'un souvenir heureux ou triste en se souvenant de moi?

Quoiqu'il en soit, ce qu'elle venait de dire était très joli ...mais encore une fois, mon côté pessimiste reprit en disant «C'est justement ce que je tente d'empêcher qui se produise, avec Mila.» et je la gratifia d'un sourire nostalgique en hochant de la tête. Par la suite, je me mis à imiter un de ses supérieur ...Ce qui, semble t-il, l'avait amusé car un sourire s'afficha sur ses lèvres lorsqu'elle prit à son tour parole « Quand j’avais dix ans les médecins de cet hôpital ceux qui n’avaient plus trop de cheveux sur la tête disait que je ne survivrais pas à l’opération que mes proches devaient l’accepter et se préparer à la fin et maintenant quand je croises ces mêmes médecins je leurs ressors leurs propos de l’époque. C’est parfois amusant de les entendre dire que je suis une exception. Car si on regarde les patients chronique de cet hôpital il y a de plus en plus d’exceptions. » Elle avait sans doute raison, sur ce coup ...Cette femme était très forte d'esprit, et cela transparaissait dans tout ce qu'elle entreprenait. Je me sentais lâche d'agir ainsi, même ...mais c'était encore tout nouveau pour moi et j'étais jeune. J'avais cette rage égoïste intérieur qui me criait «Pourquoi moi!?» à chaque jours ...J'en avais marre.

C'est après un moment de réflexion que j'avouai «Vous avez raison ...Je devrais être plus fort.» puis me mordit la lèvre en fronçant légèrement des sourcils et poursuivit «Je ne suis pas un lâcheur, habituellement, vous savez ...J'ai juste ...» puis je m’interrompis quelques secondes en sentant ma main gauche s'engourdir lentement. Je me mis donc à la masser en disant «J'ai juste besoin d'un peu de temps ...Un peu de temps et ça ira ...» mais ma main devenait de plus en plus engourdit. C'est une sensation qui m'arrivait aussi fréquemment, ces temps ci.

Je ne devais pas garder le focus sur ma main, non. Il fallait que je me change les esprits. Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait, mais en tournant le centre d'attention sur elle, c'était ma stratégie pour fuir «Ils doivent maintenant rire dans leurs barbes, en vous voyant vous balader fièrement et en santé ...Ils s'étaient trompés sur toute la ligne!» et je lui fis un mince sourire forcé en me massant maintenant le bras, doucement. J'aurais aimé être comme elle. Fort et fier ...mais j'étais trop terrifié pour agir ainsi, en ce moment.

On ne peut pas empêcher ce qu’il doit se produire. Nous n’avons pas toujours le contrôle du monde qui nous entourent et nous n’avons pas le droit d’essayer de le contrôler. Sous peine d’avoir de gros problèmes par la suite. Pendant que Matthias parle mon regard se pose sur sa main gauche qui semble avoir un léger problème. Peu à peu je vois Matthias commencer à se frotter le bras comme pour chasser une sensation de gêne. Son bras est -il entrain de s’engourdir? Je m’approche de Matthias et je pose ma main sur la sienne tout en disant avec calme et douceur

« Oui ils s’étaient bel et bien trompé. Matthias qu’est. ce qu’il se passe avec votre bras? Vous avez mal? Ou des fourmis? »

De nature observatrice quand quelques choses ne va pas chez un de mes patient je le remarque assez rapidement. Cet atout m’aide dans certains cas où j’ai à faire à des patients du genre à cacher la vérité. C’est en relevant un peu le dossier du lit et en fixant Matthias que je reprend avec calme et douceur dans la voix

« C’est important de répondre à ma question. Sinon je ne pourrais pas vous aider. »

En le fixant je l’incite à se confier, à me dire quand quelques choses ne va pas. Un voile d’inquiétude passe dans mon regard. Je ne peux m’empêcher d’ajouter au bout d’un moment avec autant de calme et de douceur qu’auparavant

« Et je veux vous aider du mieux que je peux. »

La sensation de fourmis dans un membres provient la plupart du temps d’une compression trop forte empêchant le sang de bien circuler. Comme par exemple quand on s’assoit en tailleur trop longtemps sans bouger ou encore quand on place un garrot trop serrer. Matthias m’explique que ça y arrive parfois et que ça passe par la suite. Au bout de quelques minutes tout semble revenir à la normal. Je dis avec douceur et calme

« D’accord vous allez rentré chez vous Matthias vous reviendrez une autre fois pour les examens plus approfondies mais avant j’aimerais que vous fassiez quelques choses pour moi. »

Je mets mes mains dans celle de Matthias. Pourquoi je fais ça? Je veux vérifier ses fonctions. Je veux voir si sa main gauche peut serrer aussi fort que la main droite. Tout en le fixant dans les yeux je dis avec calme et douceur

« Quand on vous a amené ici pour la dernière crise cardiaque le temps de réanimation a été assez long ce qui pourrait expliqué cette sensation de fourmis qui reviens de façon périodique et qui passe par la suite. »

Je suis le genre de femme qui explique les choses. Certains de mes collègues oublient parfois qu’ils ont à faire à un être vivant en face d’eux. Parfois ils agissent comme si ils étaient des dieux alors que nous somme que des êtres humains. C’est au bout d’un moment que je reprend tout doucement

« Je veux que vous sériez mes mains en même temps aussi fort que vous le pouvez comme si vous vouliez me les broyer avec deux enclumes. »

Comment ça il ne peut pas? Je le laisse m’expliquer le pourquoi du comment. Il ne peut pas serrer sa main gauche. Il faudra que je fasse des examens complémentaire la prochaine fois qu’il viendra à l’hôpital. Je suis heureuse d’apprendre que je l’ai aider à ouvrir les yeux sur sa propre situation. Je lâche ses mains et je vais prendre un papier et un stylo où je marque mon numéro de téléphone et mon adresse. Je reviens vers Matthias et je dis avec calme tout en tendant le papier à mon patient

« D’accord on verra cette histoire de main et de fourmis la prochaine fois. En attendant voici mon numéro de téléphone et mon adresse en cas de problème il ne faut pas hésiter que ça soit en milieu de nuit ou non je serais toujours là. »

Mon bipeur sonna soudain dans ma poche. Je le sort et je regarde d’où vient l’appel. Les urgences. Ça semble assez grave. Je l’éteins avant de le remettre dans ma poche. Je reporte mon intention sur Matthias et je dis au bout d’un moment avec beaucoup de calme et de douceur

« Je vous libère Matthias allez retrouver cette fameuse femme pour qui vous aller devoir montrer votre charme. J’ai une urgence. »

Je regarde Matthias. J’espère vraiment qu’il va aller de l’avant et qu’il ne va pas laisser certains médecins le décourager. Au bout d’un moment je reprend avec douceur et calme

« Concernant votre bras si les fourmis reviennent essayé de le frictionner sous l’eau chaude jusqu’à votre prochain rendez vous afin de rétablir une circulation normale »

Mon bipeur re-sonne. Il faut vraiment que j’y aille. Je m’en vais donc après avoir fait un dernier sourire d’encouragement à Matthias.